1. Critères de choix de soutènement
L'art des tunnels est demeuré jusqu'à ces vingt dernières années une science essentiellement empirique dont les spécialistes se constituaient un savoir-faire au travers d'expériences passées, la transmission des enseignements tirés des ces expériences étant soit directe pour les spécialistes suivant eux-mêmes le déroulement des travaux, soit assurée par l'intermédiaire de relations écrites : comptes-rendus, rapports, communications...

Pour essayer de structurer ce savoir et surtout fournir aux projeteurs des outils d'aide à la conception, certains auteurs ont très tôt (1909 : Protodiakonov - 1946 : Terzaghi - 1958 : Lauffer) proposé, sous forme de classifications, des synthèses dont l'objectif était de déterminer le soutènement en fonction de critères géomécaniques.

Plus récemment, Bieniawski (1973) et Barton (1974) ont proposé deux classifications géomécaniques : le RMR pour le premier et le Q-System pour le second, dont le principe est de décrire de manière détaillée le massif au sein duquel est creusé l'ouvrage et de déterminer à partir de cette description la classe de soutènement adéquate (voir méthode de bieniawski et méthode de barton ). L'A.F.T.E.S. a également établi (1976) des recommandations relatives au "choix du type de soutènement en galerie".

Il est important de souligner que le principal intérêt de ces classifications est de contraindre le projeteur à une description exhaustive et quantitative du massif encaissant, mais que, en ce qui concerne le choix du soutènement, il faut savoir les utiliser avec discernement et être conscient des limites propres à chacune de ces classifications. En effet, d'autres considérations (économiques, propres au site et à l'environnement, liées à la méthode d'excavation ou au phasage...) peuvent avoir leur mot à dire sur le choix définitif.

Les méthodes empiriques représentent ainsi le point de départ de l'évaluation qualitative et quantitative du soutènement : en effet, une étude globale réunissant des approches empiriques, analytiques, numériques et métrologiques devra être menée afin de permettre une compréhension suffisante des phénomènes en jeu. Nous ne la détaillons pas ici vu que nous nous sommes juste limités au choix proprement dit du soutènement, mais en voici les idées principales :

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                                         Méthodes de dimensionnement des ouvrages souterrains
                                                       
(extrait de l'ouvrage Mécanique des roches)
  • Les approches analytiques et numériques permettront le calcul des contraintes, déformations et déplacements autour des excavations, ainsi qu'une analyse quantitative du soutènement choisi : elles serviront donc de base à la planification de la campagne de mesure et à l'interprétation des résultats.
  • L'approche métrologique complètera l'étude globale : sur base d'observations et de mesures (déplacements, contraintes, pressions), on pourra non seulement vérifier et corriger si nécesaire le choix du support, mais surtout assurer la sécurité des travailleurs.