Glossaire de la corrosion
Le tableau suivant, proposé par G. Hémond, rappelle les principales définitions sur la corrosion, en élargissant son action à tous les métaux. Ce glossaire ciblé sur le bâtiment est tout à fait instructif pour les ouvrages souterrains avec présence d’eau sous forme vapeur ou liquide.
MOT
DEFINITION
ACIDE SULFURIQUE
Présent, entre autres, dans les précipitations polluées par les fumées industrielles Provoque une corrosion généralisée. (toiture par ex.)
ACIER
Alliage principalement de fer et de carbone – utilisé dans la construction par ex, dans les armatures du béton , la construction métallique, les tuyauteries sanitaires, etc
AERATION DIFFERENTIELLE
Le milieu atmosphérique n'est pas homogène. La concentration en oxygène diffère en fonction de plusieurs facteurs. Il se crée de véritables piles électriques qui entraînent une oxydation entre les zones électriquement positives et négatives.
Si l'on fait disparaître une goutte d'eau stagnant depuis quelque temps sur une surface métallique, on peut voir un cercle de rouille et une piqûre au centre.
Sous le cercle de rouille, le métal est intact ; si la rouille, qui absorbe l'humidité, n'est pas enlevée immédiatement, une corrosion apparaîtra rapidement.
AGENT CORROSIF
 
 
ALLIAGE
Produit de caractère métallique résultant de l’incorporation d’un ou de plusieurs éléments, métalliques ou non, à un métal.
ALUMINIUM
Métal blanc brillant, léger,  fond à 660°C. est attaqué par la chaux et les solutions diluées d’alcalis, il faut donc éviter son contact avec béton et mortier. Attaqué aussi par les acides faibles, dissous par les acides forts. Sous l’action de l’eau, des pustules gélatineuses peuvent se former et aboutir à une perforation.
ANCRAGE
Dispositif assurant la fixation d’un élément de construction ( poutre, câble, etc)
ARMATURE
Assemblage de pièces, généralement métalliques, formant l’ossature, la charpente d’un ouvrage ( ex dalle, chape)
ARMATURES – RECOUVREMENT DES
Epaisseur de béton entre les armatures (à l’intérieur du béton) et la surface extérieure de l’ouvrage. Celle-ci doit être suffisante pour éviter le phénomène de carbonatation.(voir normes en vigueur mais au moins 30/40cm)
CARBONATATION du béton
Il s’agit de la neutralisation de l’eau, contenue dans les pores du béton, partant de la surface, par les substances acides de l’air (CO2, SO2). Ce processus, lent, forme  une limite entre le béton alcalin et le béton non alcalin.  La carbonatation  est une condition nécessaire pour la corrosion des armatures métalliques contenues dans ce béton.
CAVITATION
Corrosion localisée avec action mécanique -Se manifeste par un bruit particulier dans l’écoulement et provient du décollement du filet liquide dans les endroits à forte accélération. Des bulles gazeuses se forment et éclatent désagrégeant rapidement le réseau cristallin du métal., engageant l’abrasion de la surface des structures métalliques et pouvant entraîner de graves corrosions. Cette attaque mécanique laisse de petits creux en forme de coup de burin dans le sens de l’eau.
CHAINAGE
Armature métallique destinée à empêcher l’écartement des murs de construction en maçonnerie – mise en place de cette armature.
CHLORURE
Combinaison du chlore avec un corps autre que l’oxygène ; en particulier sel de l’acide chlorhydrique
CHLORURE DE SODIUM
Particulièrement présent en atmosphère marine (« sel »). Son action corrosive est réelle même en très petite quantité.
COMPATIBILITE  / INCOMPATIBILITE
Capacité ou incapacité des matériaux à être en contact sans provoquer de réactions néfastes.
CONDENSATION
Passage d’une vapeur à l’état liquide ou solide-Les conduites peuvant être sous l’influence d’une condensation doivent  être protégées par une peinture spéciale ou le plus souvent par une isolation complète et étanche. Attention, les bandages feutre, tresses de tissus, etc, retiennent facilement l’humidité.
CORROSION                                                             
Du latin « correre » = ronger. Dégradation progressive d’un matériau de construction par l’action d’agents chimiques ou électrochimiques inhérente à une humidité agressive de l’air (pluies acides), respectivement de la pollution de l’air et de l’eau.
CORROSION FISSURANTE
Localisée avec action mécanique .Due à la contrainte
CORROSION AERIENNE
Si l’air est humide ou que les structures sont exposées à la pluie ou à la condensation, on peut observer de graves dégâts par corrosion. Les atmosphères contenant des vapeurs acides ou salines sont particulièrement dangereuses car l’eau qu’elles déposent est très corrosive.
CORROSION BACTERIENNE
La plus complexe.  Bactéries les plus couramment rencontrées : ferrobactéries, bactéries sulfatoréductrices, sulfobactéries. Paramètres intervenant : état du matériau, composition du milieu, température(s), Ph, présence ou non de lumière. Problème rencontrée dans l’industrie alimentaire (lait – huiles)
CORROSION CAVERNEUSE
 
 
CORROSION CHIMIQUE
Réaction entre le métal et un agent corrodant (un acide ou un autre électrolyte)
CORROSION DE SURFACE
 
 
CORROSION ELECTRO- CHIMIQUE
 
 
CORROSION FROTTEMENT
Localisée avec action mécanique. Ex. dans les tuyaux en cuivre, avec le calcaire qui, dans certains cas, fabrique du carbonate mixte de cuivre et calcium de couleur bleu-vert nommé azurite.
CORROSION GALVANIQUE
L'association de deux métaux différents dans un milieu électrolytique provoque une corrosion galvanique. Le contact entre deux métaux produit un courant électrique ; cette production de courant est due à l'attaque (dissolution) d'un métal par l'autre. Le métal dont le potentiel électrique est le plus faible est attaqué (anode). L'autre résiste à la corrosion galvanique. L'attaque est d'autant plus rapide que la différence de potentiel est grande.
CORROSION INTERCRISTALLINE
Forme spéciale de corrosion sélective intergranulaire se caractérisant par une progression réticulaire dans le métal. Cette corrosion résulte d’un appauvrissement des zones granulaires marginales, par exemple en chrome par formation de précipitations riches en chrome consécutivement à un traitement thermique ou à une influence thermique inappropriée.
CORROSION PAR ATTAQUES SELECTIVES
Localisée sans action mécanique Concerne presque exclusivement les alliages biphasés. A une certaine température, la seconde phase dissout l’autre phase. Ex : la « graphitisation » des fontes ou en fait l’attaque de la fonte type GG25 par l’oxygène renouvelé.
CORROSION PAR COURANT VAGABOND
Consécutive à la présence d’installations électriques dans l’environnement des pièces métalliques (souvent des canalisations).
CORROSION PAR PILES
Localisée sans action mécanique . Juxtaposition de deux métaux en présence d’un électrolyte 8 en général l’eau) – ex : fer –cuivre.
CORROSION PAR PIQURE
Localisée sansactionmécanique -Corrosion anodique dans une zone limitée qui produits des enfoncements à la surface du métal. Peut apparaître si la surface du métal est couverte d’une couche anticorrosive présentant des défauts.
CORROSION SOUS TENSION
---par induction d’hydrogène, est déclenchée par une combinaison d’efforts mécaniques élevés de traction et de processus localisés  de corrosion électrolytique, pour autant que soient réunis certaines conditions préalables spécifiques telles qu’agent agressif concentré approprié, température accrue, effort de traction suffisamment élevé et sensibilité de l’alliage.
CUIVRE
Métal de couleur rouge-brun, fond à 1083,4°C. Attaqué par l’acide chlorhydrique dilué, plus résistant vis à vis de l’acide sulfurique mais l’oxygène réduit fortement cette qualité. Les eaux ordinaires n’attaquent pas le cuivre mais il est important de contrôler la qualité des soudures.(produits et techniques).
EAU
Inévitablement présente dans le domaine de la construction. Peut avoir de multiples comportements par rapport à son environnement, aux métaux dans lesquels elle circule et vis-à-vis des matériaux « construits » comme le béton et le plâtre.
EAU DE CHAUFFAGE
« Mêmes paramètres » à respecter que eau sanitaire mais prise en compte de la température. Au-delà de 50/55°C, l’eau augmente son pouvoir corrosif-  pH entre 8 et 10 , 9.3/9.4 conseillé. Rinçage parfait du réseau avant mise en service.
EAU SANITAIRE
Doit  être consommable et en respect des réglementations en vigueur. pH ne doit pas dépasser 8.5 – ajout possible de poly-phosphates alcalins ou liés à un métal(Zn ou Ca) avec un dosage ne dépassant pas 5mg/l (en P2O5) ou 2mg/l pour les sels de zinc. Ajout possible silicates alcalins alimentaires  avec dosage total maxi de 10mg/l exprimé en silicate. Installation à surveiller de près.
EFFET JOULE
Il se produit dans le cas de contact entre matériaux homogènes, si ceux-ci sont parcourus par un courant électrique, même très faible.L'effet Joule entraîne un échauffement ponctuel de l'élément métal en des points singuliers et donc génère un courant électrique qui favorise la corrosion électrochimique.
Si l'élément est sujet à des différences thermiques (incontournables), le phénomène est systématique et plus ou moins amplifié.
EFFET SEEBECK
Une différence de température, dans une jonction, crée une différence de potentiel, donc elle engendre un courant électrique.
Pour que la différence de potentiel se forme, le circuit doit être composé de métaux différents. Ces courants, en général très faibles, ont un rôle important dans la corrosion électrochimique ; en présence d'un électrolyte (l'eau par exemple), le facteur temps, illimité, compense la faiblesse du courant.
ENTROPIE
Grandeur qui permet d’évaluer la dégradation de l’énergie d’un système. Dans le cas présent : lorsque l’on mélange deux ou plusieurs matériaux de base, on obtient que très rarement la moyenne des performances de ces matériaux, mais plutôt soit des performances supérieures à celles de chacun des matériaux pris séparément, soit des performances inférieures.
ENVIRONNEMENT
Ensemble des éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels ou artificiels, qui entourent l »objet »
EROSION
Attaque destructive des structures métalliques par abrasion mécanique des métaux et de leur couche protectrice. Est particulièrement dangereuse  avec des eaux chargées de particules minérales dures. Il est donc important de rincer soigneusement les tuyauteries après leur pose.
FATIGUE
Localisée avec action mécanique – mélange de corrosions, assimilable à une corrosion chimique sous contrainte.
FLUIDE – MODIFICATION DU
Introduction d’inhibiteurs de corrosion qui forment essentiellement une fine couche de protection se déposant sur les parois, mais pouvant aussi modifier un des paramètres (ex le Ph) stoppant le processus réactionnel de la corrosion.
GALVANISATION
Recouvrement d’une pièce métallique  par une couche de zinc à chaud, par immersion dans un bain de zinc fondu.
INHIBITEUR DE CORROSION
Substance ou phénomène qui bloque ou retarde le processus chimique ou physique de la corrosion
INTERFACE- MODIFICATION DE L’
Mise en place d’un produit entre le métal et le liquide en circulation :.Ex : couche de métallisation, de conversion, peintures et vernis, matières plastiques, revêtements minéraux, émaux et verres.
ISOLATION
Les conduites, en général, doivent être soigneusement isolées pour éviter les agressions provoquées par le contact avec des matériaux pouvant démarrer une réaction chimique, électrolytique ou électro- chimique. (lit de sable lavé, matières bitumineuses, etc). les isolations sur tuyauteries doivent être posées sèches sur des tuyaux secs (voir condensation).sinon la corrosion se développera sous l’isolation.
METAL
Corps simple, caractérisé par un éclat particulier , dit éclat métallique, une aptitude à la déformation, une tendance marquée à former des cations et conduisant généralement bien la chaleur et l’électricité.
METAL  -TRAITEMENT THERMIQUE OU MECANIQUE DU
Méthode de lutte contre la corrosion
METAL –COMPOSITION DU
Sa modification peut permettre de lutter contre la corrosion
NICKEL
Métal d’un blanc grisâtre, brillant, fond à 1453°C. Très résistant aux conditions atmosphériques courantes. Attaqué fortement par acide nitrique, aussi par acide chlorhydrique, moindre agression avec acide sulfurique. Se comporte bien dans l’eau de mer.
OXYGENE
Dans le contexte de la corrosion, son comportement est assimilé à celui d’un métal.
PASSIVITE
Comportement inerte, passif
pH ACIDE
Nombre sans dimension du Potentiel hydrogène caractérisant l’acidité du milieu. Dans ce cas le pH est inférieur à 7
PH ALCALIN ou BASIQUE
Nombre sans dimension du Potentiel hydrogène caractérisant l’alcalinité du milieu. Dans ce cas le pH est supérieur à 7
PLÂTRE
Matériau résultant de la cuisson modérée du gypse. Conjugué à une humidité importante, ses attaques sont très corrosives pour le zinc et le fer.
PLOMB
Métal d’un gris bleuâtre, fond à 327,5°. Attaqué par l’eau de chaux, donc éviter le contact avec les ciments et mortiers. Soude, lessives savonneuses, liqueurs ammoniacales sont des dissolvants du plomb. Peut être dissous par acide nitrique, attaqué par acide chlorhydrique. Résiste à l’acide sulfurique.
RESISTANCE AU VIEILLISSEMENT
 
 
RESISTANCE MECANIQUE
 
 
SECTION
Intersection d’un volume avec un plan (section d’une barre d’armature)
SECTION RESIDUELLE
Ce qui reste de la section d’origine après corrosion
SILICATE DE SOUDE
 
 
SULFURE
Sel de l’acide sulfurique
TEMPERATURE
D’une manière générale, les réactions chimiques sont fortement accélérées par l’élévation de la température. Le pouvoir entartrant et corrosif de l’eau est déterminé par la température la plus élevée à laquelle elle a été portée.
TRAITEMENT ANODIQUE
On peut réduire la vitesse de corrosion en augmentant la polarisation anodique. L’exemple typique de ce procédé est la passivation. Il s’agit de former une couche protectrice, en général un oxyde ou un hydroxyde, à la surface du métal.
TRAITEMENT CATHODIQUE
À toute dissolution du métal en solution correspond une réaction cathodique qui, en général, est une réduction de l’hydrogène ou de l’oxygène dissous. Il convient donc, pour limiter l’intensité du courant de corrosion, d’abaisser le potentiel de dissolution à une valeur inférieure ou égale à celle du potentiel d’équilibre du métal considéré ou d’augmenter la surtension de la réaction cathodique.Un type de protection cathodique, appelé également protection par électrode sacrifiée, consiste à couvrir le métal d’un revêtement anodique; l’exemple classique est celui de la galvanisation du fer. La présence de fissures dans ces revêtements n’est pas dangereuse dans la mesure où le métal sous- jacent joue le rôle de cathodegraphicMais ces revêtements ont pour inconvénient de se détériorer avec le temps. En outre, les réactions cathodiques locales peuvent avoir des conséquences néfastes pour les propriétés mécaniques du métal. L’hydrogène introduit dans les aciers pauvres en carbone provoque en effet une fragilisation d’autant plus importante qu’ils sont sous contrainte.
VITESSE D’ECOULEMENT DE L’EAU
Dans les conduites, la vitesse d’écoulement a une influence sur l’action corrosive de l’eau et des agents qu’elle transporte. Toujours tenir compte des vitesses maximales indiquées par les associations professionnelles et /ou les normes. Les plus exposées sont les conduites en cuivre ou en matière plastique.
ZINC
Métal d’un blanc bleuté, peu altérable. Fond à 419°C. Sa résistance aux actions d’une atmosphère tient à la formation d’une couche protectrice de sels basiques. Les produits alcalins attaquent le zinc (chaux, ciment), ainsi que l’eau distillée et les eaux trop douces pouvant favoriser la passivation.