Protection cathodique
Présentation
(extrait du site : www.concretecorrosion.net)
Les ouvrages concernés par la corrosion des armatures sont :
Bâtiments : acrotères, et balcons, dans toutes les atmosphères, éléments verticaux et terrasses, en milieu industriel et maritime. Ce sont bien sûr les éléments les plus sensibles des bâtiments, du fait soit de leur minceur, soit de la difficulté à maintenir des enrobages suffisants.
Bâtiments industriels : poteaux et dalles. Ces éléments sont en effet soumis assez souvent à des expositions d'agents chimiques. Les poutres sont également des éléments particulièrement sensible des constructions industrielles, car supportant parfois les dalles de plancher. Certaines sont parfois dans des états assez surprenants.
Parkings : poutres et dalles, en milieu maritime ou montagneux. Cela est lié dans les deux cas à la présence des chlorures (provenant respectivement de l'eau de mer et des sels de déverglaçage). Il faut savoir que nombre de dalles sont précontraintes, accroissant ainsi le danger de la corrosion.
Composants de structures préfabriquées : il ne semble pas que des problèmes importants soient à signaler dans cette rubrique, du fait probablement que les bétons sont mieux soignés, et mieux mis en oeuvre. Toutefois, les poteaux de lignes électriques par exemple semblent être un objet de préoccupation. Il faut savoir qu'il existe en France un parc immense de poteaux en béton armé (environ 1 pour 2 habitants), dont les plus anciens ont plus de 60 ans.
Il existe également une importante pathologie touchant divers éléments de construction, due à l'utilisation dans les années 60-80 d'accélérateurs de prise à base de chlorures de calcium. Cela concerne des panneaux de façade, des acrotères, jardinières, etc.
Ponts et ouvrages d'art : dans cette catégorie d'ouvrages, il apparaît que les zones les plus sensibles soient les tabliers, les appuis en superstructures, et les équipements de tablier (ou l'influence des sels de déverglaçage est importante.
Réservoirs (enterrés, au sol, aériens). Le principal problème de ces structures est lié aux problèmes de fuites d'eau, qui sont dus soit à la présence de fissures (d'origines diverses : thermiques, mécaniques,….) ou de défauts d'enrobages des armatures, notamment si le milieu contient des sels agressifs (chlorures notamment).
Sur les structures existantes souffrant de fissures, ou de fuites diffuses, les réparations consistent à colmater les défauts ou à installer une étanchéité.
Silos : les silos pour le stockage des matériaux granuleux ou poudreux (céréales, ciments,….) sont soumis à de fortes contraintes, notamment pendant les périodes chargement et de déchargement. Ces contraintes induisent des fissures, verticales ou horizontales. Celles-ci peuvent être à l'origine de pénétration d'eau, engendrant une corrosion des armatures.
Aéroréfrigérants industriels : ces structures sont soumises à un environnement sévère (brouillard d'eau sous forme de vapeur ou de gouttelettes entraînées à l'intérieur, soleil, pluie ou gel à l'extérieur) engendrant des contraintes amorçant des fissures. Par ailleurs le fort gradient hydrique est à l'origine d'un transfert de vapeur d'eau pouvant être la source d'altération du béton.
Cheminées : les cheminées (industrielles notamment) sont soumises à un environnement très sévère, acide particulièrement (acide sulfurique et acide chlorhydrique). Le fût souffre donc de phénomènes dus à la neutralisation de l'alcalinité du béton, d'une part, et d'attaque sulfatique d'autre part (par formation de gypse). Cette attaque est parfois très profonde, et souvent irrégulière en fonction de la hauteur.
Structures portuaires : celles situées en bord de mer souffrent de l'agression due aux chlorures. L'intensité de la corrosion est liée à l'agressivité du milieu (zone de marnage, d'éclaboussures, d'embruns). Des défauts d'enrobage ou de qualité du béton sont alors immédiatement mis en évidence.
Canalisations en béton armé et précontraint : la plupart sont enterrées, et des ruptures surviennent lorsque la protection du béton n'est plus suffisante (carbonatation, présence de chlorures).
     Il faut également signaler les monuments historiques (églises ou autres ouvrages Perret ou Le Corbusier), ou les bâtiments classés en béton armé, de plus en plus nombreux, qui possèdent leurs contraintes propres, notamment en termes de réparation.
     Par ailleurs, les pathologies des bétons, dues à ses propres constituants (alcali-réaction, ettringite différée,.…) sont des cas particuliers, engendrant des désordres divers (fissuration, déformation).
Mécanisme de la corrosion
I - L'acier dans le béton sain
Avant d'être placée dans le coffrage, une armature en acier est rouillée, parce qu'elle a d'abord été exposée à l'atmosphère. Lorsque le béton frais est mis en place autour de cet acier, l'eau de gâchage pénètre à travers les pores de la rouille, où elle forme progressivement de la ferrite de calcium hydraté (4.CaO . Fe2O3 . 13H2O). Mais surtout, cette eau réagit avec l'acier métallique et forme sur celui-ci une fine couche d'hydroxydes de fer [Fe(OH)2] et de calcium [Ca(OH)2].
Tous ces produits au voisinage de l'acier donnent à la solution interstitielle du béton un pH élevé, de l'ordre de 13. Il est à noter qu'au contact de la rouille initiale, l'hydratation du ciment est perturbée : il se forme localement une zone de transition, au-delà de laquelle le béton a des caractéristiques plus homogènes.
L'eau de gâchage du béton permet donc de former autour de l'acier des produits, qui le protègent par passivation. Plus exactement, sous la rouille, une armature est recouverte d'une fine couche protectrice de produits blancs, à base de ferrite et d'hydroxyde de calcium .
Une telle protection disparaît si la solution interstitielle a disparu (cas des grandes fissures qui atteignent les armatures) ou ne correspond plus à un béton sain.
II - Les étapes de la corrosion des armatures
La corrosion avec formation de rouille des armatures dans les bétons comporte deux phases. Dans un première phase (ou stade), les éléments agressifs, tels que le dioxyde de carbone (CO2) ou les chlorures (Cl-), présents dans le milieu environnant, pénètrent dans le béton. C'est le stade d'incubation. La seconde phase est celle dite de propagation qui commence lorsque ces corps agressifs se trouvent à des concentrations assez fortes au niveau des armatures. Elle correspond à la croissance de la rouille, qui peut ensuite faire éclater le béton d'enrobage.
Ainsi, pour décrire la corrosion des aciers dans les bétons, il convient de préciser, d'une part, la pénétration des agents agressifs à travers le béton et, d'autre part, les conditions de dépassivation de ces armatures, puis la vitesse de dissolution du métal et la croissance de la rouille.
Il est à noter que les aciers à haute résistance utilisés pour la précontrainte du béton, peuvent subir une fissuration spécifique, par corrosion sous contrainte. Ce cas n'est pas traité ici.
graphic
Les stades de la corrosion des aciers dans les bétons, induite par des agents tels que les chlorures ou le dioxyde de carbone. L'agent agressif pénètre dans l'enrobage, puis déclenche la formation de rouille.
Celle-ci se développe et peut fissurer l'enrobage.
III - Dégradation du béton d'enrobage
Le béton qui enrobe une armature être altéré par le milieu environnant, pour des raisons :
- physiques : le gel peut le faire éclater, etc ;
- mécaniques : le béton peut se fissurer sous l'action d'une charge excessive,
- chimiques, notamment à cause de certains corps (gaz ou ions) contenus dans le milieu environnant.
D'une façon générale, les constructions en béton armé sont au contact de l'atmosphère, de l'eau (rivière, mer, etc.) ou de sols. Ces milieux sont plus ou moins pollués et contiennent certains corps (gaz ou liquide) qui peuvent entrer dans le béton et modifier les caractéristiques de celui- ci et en particulier la composition chimique de la solution interstitielle.
Les agents agressifs les plus fréquents sont les eaux pures, les chlorures dans l'eau et le dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère.
L'eau pure peut lessiver (lixiviation) le béton en dissolvant certains constituants du ciment et augmenter la porosité du béton.
Les sels de chlorures sont très solubles dans l'eau. Les ions ainsi formés dans l'eau et pénètrent avec celle-ci dans le béton (pénétration des chlorures) , soit par humidification d'un béton sec (convection), soit par diffusion, due au fait que la teneur en chlorure est plus forte dans le milieu environnant que dans le béton d'origine (gradient de concentration). Les chlorures venant de l'extérieur restent, en majorité, à l'état dissous dans la solution interstitielle du béton. Mais ils peuvent aussi réagir avec certains constituants du matériau (réaction chimique ou adsorption).
Le dioxyde de carbone (CO2) est sous forme gazeuse dans l'atmosphère. Il peut être dissous par la solution interstitielle du béton, et réagir avec certains composés calciques pour former des carbonates (carbonatation). Il en résulte que le pH de la solution interstitielle du béton altéré par cette carbonatation, est de l'ordre de 9.
La pénétration du dioxyde de carbone dans le béton est un phénomène de diffusion. Elle est rapide lorsque le béton est assez sec. Mais la réaction de carbonatation n'a lieu que s'il reste de la solution interstitielle dans le béton. C'est pourquoi, les conditions les plus favorables à la pénétration du dioxyde de carbone correspondent à une humidité relative moyenne, de l'ordre de 65%.
Conséquences pratiques : Pour ralentir la pénétration des agents agressifs, il faut formuler le béton et le fabriquer, de telle sorte que sa porosité soit faible et que le coefficient de diffusion de ces agents soit faible également.
IV - Amorçage de la corrosion des armatures
La corrosion des armatures commence, lorsque les produits formés à leur surface ne les protègent plus (dépassivation), car ils deviennent plus poreux. Un premier critère d'amorçage de la corrosion correspond donc à la modification de la nature de ces produits. Ce processus passe par des stades intermédiaires qui donnent des produits plus ou moins stables, les " rouilles vertes ". Un critère, plus opérationnel, correspond à la modification significative le vitesse de dissolution métallique (changement de l'activité de la corrosion). Pour appliquer ce critère, il faut suivre la vitesse de corrosion.
graphic
Formation des produits de corrosion du fer, dans un béton sain ou " pollué " (par des chlorures ou carbonates)
En pratique, le dioxyde de carbone (CO2) déclenche la corrosion des armatures, lorsque le béton au contact de ces aciers est carbonaté et assez humide (même de façon non permanente). Les chlorures qui provoquent une corrosion métallique, sont sous forme d'ions dissous dans le liquide interstitielle (" chlorures libres "). Leur teneur critique dépend surtout du pH du béton et de son aération (teneur en oxygène).
Conséquences pratiques : Pour un béton et un milieu environnant donnés, l'amorçage de la corrosion survient plus tard, lorsque l'enrobage de l'acier est plus épais et plus compact.
V - Développement de la corrosion
Les produits protecteurs, comme l'hydroxyde ferreux Fe(OH)2, la " rouille verte " ou la magnétite, restent stables et ont une faible épaisseur. Par contre, les produits qui n'arrêtent pas la corrosion se développent au cours du temps.
Lorsqu'une armature se corrode, elle subit une dissolution plus ou moins localisée, mais de plus elle se recouvre de produits de corrosion (rouille classique de couleur rougeâtre) instables. Dans un béton plutôt poreux et humide, ces produits traversent l'enrobage et finissent par tacher la surface du parement. Dans le cas plus classique, d'un béton relativement sec, les produits de corrosion gonflent en déformant fortement l'enrobage et, sous l'effet d'une pression, finissent par fissurer le béton ou par provoquer des éclatements (épaufrures).
La diminution de section de l'armature et le gonflement simultané de la rouille entraînent une diminution plus ou moins notable de l'adhérence entre l'acier et le béton.
Maîtriser la corrosion dans les structures à construire
I - Enrobage des armatures
Les structures en béton armé sont conçues et réalisées pour une durée de service qui est définie par le concepteur et maîtrisée par le constructeur. Pendant cette durée, la structure ne doit pas se dégrader à un point tel qu'elle ne remplit plus ses fonctions.
La dégradation du béton armé est surtout due à la corrosion des armatures. Il convient de rappeler le mécanisme de cette dégradation. Les armatures se corrodent lorsqu'elles sont en contact avec une forte quantité d'agents agressifs. C'est pourquoi, la prévention de la corrosion de ces armatures, dans des structures à construire, se fait principalement en maîtrisant l'épaisseur et la qualité du béton d'enrobage.
La formulation du béton classique, en particulier son dosage en ciment et son rapport des teneurs eau-ciment, dépend de l'environnement auquel ce matériau est exposé.
Environnement
Classe d'exposition
Dosage minimal en ciment (en kg/m³)
Minimum du rapport eau/ciment
sec
1
280
0.65
humide :
- sans gel
- avec gel

2a
2b

280
280

0.60
0.55
humide et gel
avec emploi de sels anti-verglas


3


300


0.50
marin :
- sans gel
- avec gel

4a
4b

300
300

0.55
0.5
chimique : (agressivité)
- légèrement
- moyennement
- fortement


5a
5b
5c


280
300
300


0.55
0.50
0.45
Exigences sur le béton en fonction des classes d'exposition d'après la norme ENV 1992.1.1 "Eurocode 2"
Dans des cas très particuliers, des adjuvants peuvent être ajoutés dans le béton frais pour en améliorer la maniabilité, les propriétés mécaniques et plus rarement les qualités protectrices.
L'épaisseur d'enrobage autour des armatures dépend aussi de l'agressivité de l'environnement. Mais, en plus des spécifications données par le concepteur, il est important de considérer la mise en œuvre (positionnement des armatures, malaxage du béton, cure, etc.) pour estimer la durabilité d'un béton armé réellement en place.
II - Revêtement sur les armatures
Lorsque les structures en béton armé sont exposées à un milieu très agressif, une protection supplémentaire par revêtement de l'acier peut être envisagée. Actuellement les deux types de revêtements les plus courants sur acier sont les revêtements organiques, et les revêtements métalliques (galvanisation, etc.).
Ces revêtements de protection qui doivent adhérer à l'acier doivent aussi assurer une bonne adhérence entre l'armature et le béton.
III - Revêtement du béton
La protection contre la corrosion peut aussi être améliorer à l'aide d'un revêtement du béton.
D'autres moyens analogues existent (imprégnation du béton).
Maîtriser la corrosion dans les structures en service
I - Enrobage très fissuré, délaminé
Lorsque les armatures sont fortement corrodées, leurs produits de corrosion peuvent, en gonflant, dégrader l'enrobage de béton, par fissuration, délaminage et épaufrure.
La première action à entreprendre est ainsi d'éliminer ces défauts de type géométrique, par reconstitution de l'enrobage ou parfois injection des fissures.
Comme cette première action ne concerne que les zones de forte corrosion, les zones voisines où la corrosion peut se manifester à courte échéance, doivent être traitées par d'autres méthodes.
II - Enrobage physiquement sain mais pollué
Dans certains cas, les armatures du béton peuvent être dépassivées (c'est-à- dire en cours de corrosion) ou se corroder à brève échéance. Leur enrobage est alors physiquement satisfaisant et ne comporte ni fissure ni délaminage. Mais, il est alors opportun de ralentir, voire d'arrêter cette corrosion.
Les méthodes qui peuvent être proposées sont alors soit l'imprégnation du béton par des produits hydrofuges ou des inhibiteurs, soit un traitement électrochimique par protection cathodique, ré-alcalinisation ou extraction des chlorures du béton armé.
III - Enrobage encore sain
Lorsque les armatures sont sous un enrobage sain et que leur corrosion ne risque de s'amorcer qu'à moyen ou long terme, il est parfois utile de les protéger par imprégnation du béton
.
graphic
llustration : L'imprégnation du béton se fait au rouleau, à la brosse ou par projection du liquide
Des peintures et revêtements de diverses épaisseurs peuvent aussi être appliqués sur le béton pour améliorer la résistance de ce matériau à la pénétration des liquides. Il s'agit, par exemple, soit de revêtements à base de résine époxydique ou de polyuréthane, soit de mortier à base de liant hydraulique modifié.
Méthodes de diagnostic
I - Etat actuel de la structure
I.1 - Diagnostic de l'état de conservation
Le diagnostic de l'état de conservation d'un ouvrage en béton armé, permet de caractériser l'origine et l'étendue des désordres éventuels. En général, ce diagnostic fait suite à une mise en évidence de désordres, mais il est aussi demandé dans différents cadres, tels que des travaux de rénovation ou des inspections régulières.
Par ailleurs, un diagnostic a des objectifs multiples :
- identifier l'origine des corrosions des armatures,
- évaluer leur étendue, dans la structure,
- prédire leur évolution probable, dans le temps et dans l'espace,
- estimer leurs conséquences sur la sécurité de l'ouvrage ou des personnes
- définir les suites à donner.
Une visite préalable de la structure permet d'émettre des hypothèses sur les causes possibles des désordres, et ainsi de préciser les opérations à effectuer, en tenant compte du fonctionnement de cette structure. Le fonctionnement mécanique des différentes parties d'une structure, est un point très important à examiner. Cependant, il n'est pas développé ici.
Un diagnostic concernant le béton armé porte sur le béton d'enrobage, d'une part, et les armatures, d'autre part. Il se fait dans le cadre d'une inspection.
I.2 - Etat du béton
Les qualités protectrices d'un béton d'enrobage et son état de vieillissement sont évalués par divers essais effectués sur site et qui ne sont pas ou sont peu destructifs. Il s'agit des essais et mesures suivants :
- mesures sur site de la perméabilité à l'air et à l'eau du béton,
- mesures sur site de la résistivité électrique du béton, en particulier pour localiser les zones humides ou chargées en sels,
- éventuellement, mesures sur site de la cohésion superficielle du béton,
- détermination de la profondeur de carbonatation, sur de petits prélèvements de béton,
- détermination du profil de teneur en chlorure, sur des prélèvements de béton.
I.3 - Etat des armatures
L'état des armatures est caractérisé par leur géométrie et par leur condition de corrosion.
La géométrie des armatures concerne leur section (diamètre), leur disposition dans le béton (nombre de lits) et surtout l'épaisseur d'enrobage du lit proche du parement. Cette épaisseur se détermine par diverses méthodes non destructives.
L'état de conservation des armatures est caractérisé par des mesures de potentiel d'électrode, à l'aide de divers appareils. Cette méthode permet de localiser les zones de corrosion.
II - Prévision de l'état futur des armatures
II.1 - Diagnostic de l'état de conservation
Les armatures commencent à se corroder, lorsqu'elles sont au contact d'agents agressifs qui sont à des teneurs supérieures à certaines valeurs critiques. Les altération progressives du béton d'enrobage, qui conduisent à la corrosion des armatures sont surtout la carbonatation et la pénétration des chlorures.
La pénétration des agents agressifs est caractérisée par des essais et de calculs, qui sont :
- les mesures de la perméabilité à l'air ou à l'eau du béton en place,
- la détermination de la date où la carbonatation atteindra les armatures,
- la détermination de la date où la concentration en chlorures au niveau des armatures, atteindra une valeur critique (teneur critique en chlorure).
II.2 - Prévision de l'extension de la corrosion
La corrosion des armatures se traduit par une perte de section et une formation de produits de corrosion qui peuvent gonfler et dégrader l'enrobage de béton.
La vitesse de corrosion se détermine sur site, à un instant donné, par des mesures de résistance de polarisation ou des méthodes analogues validées.
Pour calculer l'évolution de la dissolution, une vitesse moyenne, caractéristique de la corrosion est soit calculée à partir de la vitesse instantanée, soit déterminée en utilisant la corrélation entre la vitesse de corrosion des armatures et la résistivité du béton d'enrobage.
Législation - Normalisation
Les textes réglementaires
- Arrêté du 4 août 2006 portant règlement de la sécurité des canalisations de transport de gaz combustibles, d'hydrocarbures liquides ou liquéfiés et de produits chimiques du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.
Les Normes
NF EN 12068- Revêtements organiques extérieurs pour la protection contre la corrosion de tubes en acier enterrés ou immergés en rapport avec la protection cathodique – Bandes et matériaux rétractables.
Norme publiée sous l’indice A 05 677 et sous le statut de norme française homologuée en avril 1999.
• NF EN 12473 - Principes généraux de la protection cathodique en eau de mer.
Norme publiée sous l’indice A 05 669 et sous le statut de norme française homologuée en juin 2000.
• NF EN 12474 - Protection cathodique des canalisations sous-marines.
Norme publiée sous l’indice A 05 671 et sous le statut de norme française homologuée en septembre 2001.
• NF EN 12495 - Protection cathodique des structures en acier fixes en mer.
Norme publiée sous l’indice A 05 670 et sous le statut de norme française homologuée en mai 2000.
• NF EN 12499 - Protection cathodique interne des appareils, réservoirs et tubes.
Norme publiée sous l’indice A 05 676 et sous le statut de norme française homologuée en mai 2003.
• NF EN 12696 - Protection cathodique de l’acier dans le béton.
Norme publiée sous l’indice A 05 668 et sous le statut de norme française homologuée en juillet 2000.
• NF EN 12954 - Protection cathodique des structures métalliques enterrées ou immergées – Principes généraux.
Norme publiée sous l’indice A 05 662 et sous le statut de norme française homologuée en avril 2001.
• NF EN 13173 - Protection cathodique des structures flottantes.
Norme publiée sous l’indice A 05 673 et sous le statut de norme française homologuée en avril 2001.
• NF EN 13174 - Protection cathodique des installations portuaires.
Norme publiée sous l’indice A 05 675 et sous le statut de norme française homologuée en avril 2001.
• NF EN 13509 - Techniques de mesures applicables en protection cathodique.
Norme publiée sous l’indice A 05 661 et sous le statut de norme française homologuée en octobre 2003.
• NF EN 13636 - Protection cathodique des réservoirs métalliques enterrés et des conduites associées.
Norme publiée sous l’indice A 05 614 et sous le statut de norme française homologuée en décembre 2004.
• TS EN 14038 - Réalcalinisation électrochimique et traitements d’extraction des chlorures applicables au béton armé.
Partie 1 : réalcalinisation.
Spécification technique publiée sous l’indice A 05 679-1 et sous le statut de norme française homologuée en janvier 2005.
• NF EN 14505 - Protection cathodique des structures complexes.
Norme publiée sous l’indice A 05 663 et sous le statut de norme française homologuée en juillet 2005.
• NF EN 15112 - Protection cathodique des cuvelages de puits.
Norme publiée sous l’indice A 05 623 et sous le statut de norme française homologuée en novembre 2006.
• NF A 05800 - Prestations de service en protection cathodique.
Norme publiée en Mars 20
• Projet de norme pr EN 14038-1
" Réalcalinisation électrochimique et traitements d'extraction des chlorures applicables au béton armé Partie 1 : Réalcalinisation ".
Documents de référence
Ouvrages à consulter
"La corrosion et la protection des aciers dans le béton" par A. RAHARINAIVO, G. ARLIGUI.  CHAUSSADEN T, G. GRIMALDI, V. POLLET, G. TACHÉ, Edition. Presses de l'École Nationale des Ponts et Chaussées (ENPC), Paris, 1998
"La corrosion des matériaux métalliques dans le bâtiment" par F. DERRIEN, Edition. Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), 1990
* Guide «Réhabilitation du béton armé dégradé par la corrosion» (2003)
L'objectif du groupe de travail AFGC/CEFRACOR a été d'établir des recommandations pour guider dans le choix du mode de réhabilitation le mieux adapté pour une structure présentant de la corrosion, et ceci en fonction de critères tels que le processus de dégradation concerné, les caractéristiques du béton armé, le milieu environnant, les contraintes et sujétions rencontrés, etc...
Ce document s'adresse aux gestionnaires, maîtres d'ouvrages, maîtres d'oeuvre, architectes, confrontés aux problèmes de corrosion de structure ainsi qu'aux entreprises de réparation, laboratoires de contrôle, applicateurs et fournisseurs de produits concernés par la mise en oeuvre de méthodes ou produits de réhabilitation."
La protection cathodique, une protection active
(extrait du site de la société "CTTA" - spécialisée dans l'expertise de la protection cathodique)
La protection cathodique est la technique qui permet de conserver dans son intégrité la surface extérieure des structures en acier enterrées ou immergées, en s'opposant au processus électrochimique d'attaque du métal par le milieu ambiant, c'est- à-dire la corrosion. Les canalisations acier constituent le champ d'application principal de cette protection. Les réseaux en acier, même anciens et dégradés, peuvent bénéficier de cette technique dans des conditions économiques admissibles
graphic
Définition
Un métal en contact avec un milieu conducteur, eau ou sol, est le siège de réactions électrochimiques appelées effet de pile. Ce phénomène entraîne une dissolution du métal de l'anode vers la cathode, c'est-à-dire de la canalisation vers le milieu ambiant : c'est la corrosion ou oxydation. Deux moyens complémentaires existent pour maîtriser cette corrosion
La protection passive
Elle est constituée par le revêtement extérieur dont le rôle est de créer un effet de barrière électrique entre le métal des canalisations et le milieu environnant. Ce revêtement ne constitue cependant pas une protection absolue et définitive en raison des imperfections ou blessures susceptibles de se produire lors de la pose ou au cours de la vie de l'ouvrage. C'est pourquoi on maîtrise ces risques potentiels par l'installation d'une protection cathodique.
graphic
La protection active
Elle consiste à amener par des moyens extérieurs et artificiels l'ensemble de la surface extérieure du métal à un potentiel suffisamment négatif pour rendre le métal entièrement cathodique et supprimer ainsi tout risque de corrosion extérieure. Le critère de protection cathodique est la valeur du potentiel au-dessous duquel l'acier ne peut se corroder. Pour l'acier enterré ou immergé, le critère de protection est mesuré avec une électrode de référence Cu/CuSO4 en contact avec le milieu situé au voisinage immédiat du métal de - 850 mV. Ce n'est qu'à partir d'une certaine valeur de courant que le potentiel nécessaire est atteint.
Pour réaliser la protection cathodique des canalisations enterrées en acier, il suffira donc :
• soit de constituer une pile à l'aide d'un métal plus électro- négatif que l'acier (magnésium ou zinc) : c'est la protection par anode galvanique (sacrificielle)
Principe : on crée un couple galvanique dont la canalisation métallique sera la cathode de la pile et l'anode un métal choisi pour son potentiel plus électronégatif (magnésium, aluminium, zinc).
graphic
• soit de les relier à une source électrique convenablement connectée de manière que l'acier devient la cathode du système et de vérifier que le potentiel de cette cathode atteint bien le critère de protection en tous points : c'est le courant imposé (ou soutirage de courant)
graphic
Principe : l'abaissement de potentiel des canalisations à la valeur voulue est obtenu en connectant le réseau, en un ou plusieurs de ses points, au pôle négatif d'une source électrique de courant continu.
Le champ électrique se répartit dans le sol, par la prise de terre ou déversoir.
Les électrons gagnent la canalisation et pénètrent par leur surface latérale, cheminent  longitudinalement dans les conduites jusqu'à la connexion au pôle négatif du redresseur.
Il en résulte un abaissement de potentiel dans le réseau.
Cet abaissement de potentiel croît depuis les extrémités du réseau les plus éloignées de la connexion jusqu'au pôle négatif de l'alimentation pour être au maximum au droit de celle-ci.
Il doit être suffisant pour que le critère de protection soit partout atteint et maintenu.
Ce type de protection est tout indiqué pour la protection des grands réseaux et offre une grande souplesse d'adaptation et de réglages.
Un système actif et économique
La protection cathodique complète de manière absolue la protection passive du revêtement et ceci quelles que soient les modifications de l'environnement des conduites dans le temps :
• blessures des revêtements externes dues à des travaux réalisés par des tiers au voisinage de la conduite ;
• modification de la résistivité du sol à la suite d’une pollution accidentelle, aux variations du niveau des nappes phréatiques, ... ;
• nouvel environnement électrique de la conduite tel que nouveau réseau sous protection cathodique (gaz, pétrole, eau ...) ;
• ligne Très Haute Tension, tramway, TGV, SNCF ;
• drainage de courants vagabonds.
Pour un investissement minimum, l'exploitant d'une canalisation sous protection cathodique pourra régulièrement contrôler le niveau de potentiel électrique de la conduite par rapport au milieu environnant et, de ce fait, être alerté de toute dégradation accidentelle ou modification de l'environnement de la conduite : c'est la surveillance cathodique. Il assurera ainsi la pérennité de son réseau et de son investissement : c'est l'assurance vie du réseau.
Disposition particulière
Le fascicule 71 « Fourniture et pose de canalisations d'eau, accessoires et branchements » relatif aux marchés publics de travaux passés au nom de l'État en définit les modalités. Cette protection doit par ailleurs faire l'objet de contrôles périodiques réguliers destinés à s'assurer de son bon fonctionnement et de son efficacité dans le temps.
Arrêté du 4 août 2006 portant règlement de la sécurité des canalisations de transport de gaz combustibles, d'hydrocarbures liquides ou liquéfiés et de produits chimiques du ministère de l’économie, des finances et de l’industrie.
Mesure et contrôles
1) Points de mesure
Ils sont destinés à contrôler le potentiel d'une canalisation par rapport au sol. Le nombre de points de mesure dépend de la configuration de l'ouvrage.
2) Mesure de potentiel
La mesure du potentiel des canalisations dans le sol est indispensable pour contrôler l'efficacité de la protection cathodique. Or, celles-ci étant assimilables à des éprouvettes plongées dans un électrolyte, on mesure le potentiel par l'intermédiaire d'électrodes de référence. La conduite dans le sol constitue une demi-pile que l'on associe à l'autre demi-pile, l'électrode.
Les électrodes utilisées sont :
• électrode au calomel (laboratoire),
• électrode au sulfate de cuivre Cu/CuSO4 (couramment utilisée),
• électrode au chlorure d'argent Ag/AgCl (eau de mer),
• électrode au zinc (eau de mer).
graphic
graphic
Détection de défauts de revêtements de canalisations
graphicLa Détection de Défauts de Revêtement de Canalisation est utilisée sur des canalisations enterrées afin de localiser les défauts du revêtement.
1) La théorie
graphicCette méthode de recherche des défauts de revêtement de canalisation repose sur la mesure du gradient de tension créé par un défaut de revêtement (métal apparent).
La mise sous tension de la canalisation se fait à partir du système de protection cathodique existant sur la canalisation, ou bien à l'aide d'une injection provisoire.
Cette méthode ne s'applique qu'aux canalisations électriquement continues (canalisations en fonte exclues).
2) Le matériel
graphic
• Emetteur : il permet la mise sous et hors tension de la canalisation (fréquence 1 Hz).
• Cannes-électrodes : elles permettent de mesurer les gradients de tension créés par les défauts de revêtement.
• Récepteur : Il est constitué par un voltmètre analogique à zéro central.