Les défauts de la protection contre la
corrosion sont de quatre types (norme NF T
36001) :
-
Les
altérations du feuil de peinture ;
-
Les
altérations de la couleur ;
-
Les
défectuosités initiales ;
-
Les
dommages.
Les
altérations du feuil de peinture
L’altération
d’un feuil de peinture est la modification de la structure et
/ ou de l’aspect d’origine du feuil, correspondant
à une dégradation de ses caractéristiques. Dès
que le revêtement a atteint ses propriétés
physico-chimiques et qu’il est mis en service, il vieillit et
le processus de dégradation est
commencé.
La décohésion, le
décollement, la délamination
L’aspect de la
délamination et du décollement est caractérisé
par une perte d’adhérence au subjectile ou entre deux
couches de peinture. Les causes de ces altérations proviennent
d’une préparation de surface insuffisante, d’un
primaire ou d’une sous couche incompatible ou enfin,
d’un délai d’application entre couches trop
important ou trop court. La prévention consiste à
éliminer les couches par décapage en projetant des
abrasifs et en appliquant de nouvelles couches (voir annexe
n°3 : défauts de peintures, fig
6).
Les piqûres de
rouille
L’aspect des
piqûres de rouille est caractérisé par de minuscules
trous avec apparition de rouille. Les causes proviennent des vides
dans le film dus aux piqûres, aux pores, aux manques, aux
défauts de métaux (copeaux, arêtes vives, …)
et également à un profil de rugosité trop important.
La prévention consiste à poncer pour égaliser la
surface et appliquer une nouvelle couche (voir annexe
n°3 : défauts de peintures, fig
7).
Le
farinage
L’aspect du
farinage est caractérisé par la formation d’une
fine poudre de pigments provenant d’une séparation entre
ces derniers et le liant. Les causes sont principalement une
exposition aux rayonnements ultraviolets, une peinture
insuffisamment agitée ou bien une utilisation de diluants
pauvrement équilibrés. La solution consiste à poncer
pour égaliser la surface et appliquer une nouvelle couche
(voir annexe n°3 : défauts de peintures, fig
8).
Le
cloquage
Le cloquage est
caractérisé par de petites bulles ou cloques dans le film
de peintures. Elles proviennent de la rouille, de l’huile, de
la graisse ou bien de la condensation à la surface. Des
solvants enfermés sous la couche de peinture sèche
créent le même effet. Il est alors conseillé de
dégraisser la surface avant la mise en peinture, de
sécher la surface, de vérifier la température avant
l’application de la peinture et enfin, d’utiliser un
solvant à évaporation lente si la température de
l’air est assez élevée (voir annexe n°3 :
défauts de peintures, fig 9).
Le
craquelage
Le craquelage est
caractérisé par de petites fissures à la surface de
la peinture qui se forment avec le vieillissement. En effet, au
cours du temps, la peinture devient plus dure et plus cassante. Les
causes de ce désordre sont une application et un séchage
à une température trop importante. Cette altération
peut également s’expliquer par un temps de séchage
insuffisant entre deux couches ou bien par un problème de
formulation. Pour se prémunir de cette altération, il est
nécessaire d’entretenir le revêtement (voir annexe
n° 3 : défauts de peintures, fig
10).
Le craquelage
dénommé aussi « faïençage »
donne l’aspect de boue épaisse séchée et est
trop souvent causé lors de l’application de peinture au
zinc silicate d’éthyle en trop forte épaisseur. Une
solution consiste à réaliser un décapage par
projection d’abrasif au degré de soin SA 2 ½ et
à appliquer une nouvelle couche riche en zinc avec une
épaisseur de film correcte.
L’écaillage
L’écaillage
est un décollement du feuil en forme d’écailles de
répartitions et de dimensions variables à la suite
d’un craquelage.
L’encrassement
L’encrassement
est une altération caractérisée par la
présence, à la surface du feuil, de souillures en
provenance soit du milieu extérieur, soit du
subjectile.
L’érosion
L’érosion
est une usure naturelle d’un feuil exposé aux
intempéries et dont le développement peut aller
jusqu’à la mise à nu du
subjectile.
L’exfoliation
L’exfoliation
désigne la destruction d’un feuil par décollement
entre couches.
La fissure, la lézarde, la
microfissure
Une fissure est une
ouverture au tracé plus ou moins régulier dont la largeur
est comprise entre 0,2 et 2 mm.
Comme la fissure, la
lézarde est une ouverture au tracé plus ou moins
régulier mais avec une largeur supérieure à 2
mm.
Quant à la
micro-fissure, il s’agit d’une ouverture dont la
largeur est inférieure à 0,2 mm.
La
friabilité
La friabilité
est une altération caractérisée par une
réduction sensible de la souplesse du feuil, de sa
cohésion et de son adhérence
initiale.
La patte de corbeau, la peau de
crocodile
La patte de corbeau
est une variété de faïençage présentant
l’aspect d’une patte de corbeau.
La peau de crocodile
est un craquelage important donnant au feuil l’aspect
d’une peau de crocodile.
Le
pelage
Le pelage est une
altération caractérisée par des décollements
partiels ou totaux d’une ou plusieurs des couches
constitutives du feuil, avec ou sans altération du
subjectile.
La
saponification
La saponification
est une altération due à la réaction d’un
milieu alcalin sur le liant d’une peinture renfermant des
huiles et / ou d’autres composants à fonction
d’ester.
La
ternissure
La ternissure est
une altération caractérisée par la réduction du
brillant initial du feuil. Les ternissures peuvent se
présenter par plages ou, au contraire, affecter de
manière uniforme l’ensemble de la surface du
feuil.
L’altération de la couleur des
feuils
L’altération
de la couleur d’un feuil est la modification de la couleur
initiale due le plus souvent à des causes extérieures de
type physico-chimique ou chimique.
Le
blanchiment
Le blanchiment est
une altération caractérisée par l’apparition
d’une décoloration d’aspect laiteux,
généralement avec les époxy amines et les
brai-époxy. Ce défaut est causé par
l’apparition de condensation sur un support trop froid dans
une atmosphère trop humide ou lorsque les solvants
s’évaporent trop rapidement dans cette atmosphère
(voir annexe n° 3 : défauts de peintures, fig
11).
Le
bronzage
Le bronzage est un
défaut caractérisé par une modification de la
couleur du feuil lui donnant l’aspect du bronze
ancien.
La
décoloration
La décoloration
est une altération consistant en une modification de la
couleur du feuil. La décoloration peut résulter de
l’action sur le feuil des radiations lumineuses. La
décoloration peut encore résulter d’une interaction
du feuil en cours de formation ou encore d’une réaction
chimique interne indésirable.
L’irisation
L’irisation
est une altération non uniforme de la couleur
caractérisée par l’apparition de reflets rappelant
les couleurs de l’arc-en-ciel.
La
marbrure
La marbrure est une
altération non uniforme de la couleur initiale d’un
feuil caractérisée par l’apparition à sa
surface de taches en forme de veines irrégulièrement
distribuées.
La
moucheture
La moucheture est
une altération non uniforme de la couleur du feuil,
caractérisées par l’apparition de taches nombreuses
et serrées.
Le
noircissement
Le noircissement est
une altération de couleur caractérisée par une
diminution de la luminance lumineuse conjuguée
éventuellement à un déplacement du point de couleur
vers le point achromatique. Le noircissement peut provenir soit
d’une dégradation du pigment sous l’action du
milieu ambiant, soit d’un dépôt de souillures
superficielles provenant de l’environnement, soit d’un
développement fongique.
Le
saignement
Le saignement est
une défectuosité initiale provoquée par la diffusion
d’une substance de couleur, à travers et dans un feuil
de peinture ou de vernis provenant de l’intérieur,
produisant alors un tachage ou un changement de couleur
indésirable. Le nom est également donné aussi à
des diffusions intervenant entre deux couches superposées,
voire entre le subjectile nu et le feuil, entraînant une
altération de la couleur de finition. Une solution pour
remédier au saignement est de protéger le primaire ou la
couche intermédiaire avec une couche isolante (voir annexe
n° 3 : défauts de peintures, fig
12).
Le
tachage
Le tachage est une
altération caractérisée par l’apparition de
taches de couleurs diverses à la surface d’un feuil. Le
tachage est généralement dû à des interactions
physico-chimiques ou chimiques entre le subjectile et le feuil, ou
entre les constituants du feuil, ou d’autres causes
extérieures.
Le tachage
caractérisé par des plages de petites dimensions est
appelé tacheture.
La
moirure
La moirure est une
défectuosité de la couleur affectant la matité
d’une surface de couleur par plages sinueuses et lui donnant
un aspect chatoyant.
Les
défectuosités initiales
Les
défectuosités initiales sont des défauts observables
au cours de la formation du feuil, c’est à dire avant
son séchage apparent complet. Les défectuosités
initiales peuvent être des anomalies de couleur, des
défauts de fini superficiels, des anomalies provenant de
l’application, des anomalies de séchage qui jouent sur
la dureté superficielle.
L’embu
L’embu est une
défectuosité initiale caractérisée par le
ternissement d’un feuil qui perd son brillant, le plus
souvent par zones localisées. L’embu est
fréquemment provoqué par une détrempe
irrégulière ou par la porosité du subjectile ou
encore, par une excessive hétérogénéité de
celui-ci.
La
floculation
La floculation est
une formation d’agrégats dans une dispersion ou dans une
peinture ou dans le feuil.
Les
fusées
Les fusées sont
des défectuosités initiales caractérisées par
l’apparition, en cours d’application, de
traînées pigmentaires dont les couleurs tranchent avec
celle de la peinture.
Le
givrage
Le givrage est une
défectuosité initiale caractérisée par un
ridement dessinant à la surface du feuil un grand nombre de
motifs de petites dimensions, en forme soit de polygones, soit de
toiles d’araignées.
La
maigreur
La maigreur est une
insuffisance d’épaisseur affectant des plages
relativement importantes mais n’allant pas jusqu’au
manque.
Le
manque
Le manque est une
défectuosité initiale caractérisée par
l’absence complète de feuil ou d’une couche de
feuil à certains endroits.
Les défauts de
reprise
Les défauts de
reprise sont des défectuosités caractérisées
par la visibilité des raccords aux frontières des zones
du subjectile qui ont été peintes à des moments
différents au cours de la même journée de
travail.
La
rétraction
La rétraction
est une défectuosité initiale caractérisée par
l’apparition, par plages d’importance et de
distribution variables, d’irrégularités
d’épaisseur du feuil.
Le
ridement
Le ridement est une
défectuosité initiale se manifestant par des plissements
du feuil dans tout ou partie de son épaisseur, se
présentant sous la forme d’une succession
d’ondulations plus ou moins régulières et
parallèles, relativement développées en longueur
dans le sens de ce parallélisme.
Le
frisage
Le frisage
superficiel est une altération caractérisée par un
aspect froissé de la couche de finition. Ce sont de fins
plissements du feuil, dans une partie ou dans l’ensemble de
son épaisseur, se présentant sous la forme d’une
succession de courtes vagues plus ou moins régulières et
de faibles amplitudes. Ce défaut est souvent rencontré
lorsque la face supérieure d’une couche sèche plus
vite que la face inférieure ou lorsque la couche de finition
ramollit excessivement la couche précédente (voir annexe
n° 3 : défauts de peintures, fig
13).
Le frisage profond
est une altération caractérisée par un aspect
froissé du film de peinture. Ce défaut est souvent
rencontré lorsque les solvants de la couche supérieure
attaquent la couche précédente entraînant un
cloquage ou un frisage du film complet (voir annexe n°
3 : défauts de peintures, fig 14).
Les
coulures
Les coulures sont
des défectuosités initiales constituées par des
surépaisseurs en forme de draperies, de gouttes ou de festons.
Ce défaut est causé par l’application en trop forte
épaisseur, à une distance de pulvérisation trop
courte entre la buse et le support ou avec une dilution trop
importante.
La pulvérisation
sèche
La
pulvérisation sèche est une défectuosité
initiale donnant un aspect granuleux. Ce défaut peut être
causé par une application trop éloignée du support,
par une dilution trop excessive ou par une pression
d’application trop importante (voir annexe n° 3 :
défauts de peintures, fig 15).
La peau
d’orange
La peau
d’orange est une défectuosité initiale donnant un
aspect granuleux rappelant la peau d’une orange. Ce
défaut est souvent causé lors d’une application
à trop basse pression ou trop proche du support (voir annexe
n° 3 : défauts de peintures, fig
16).
Les
piqûres
Les piqûres
sont des défectuosités initiales caractérisées
par l’apparition à la surface du feuil de petits trous
semblables à ceux faits par une épingle, formant des
puits à travers une couche voire traversant le feuil complet
jusqu’au support. Ce défaut est causé lors
d’une application sur une surface recouverte de
poussières de peinture sèche, par un emprisonnement des
solvants trop volatils, par la présence de porosité dans
la couche précédente ou dans le support, lors d’une
application sur un support chaud ou avec une peinture avec une
viscosité mal adaptée (voir annexe n° 3 :
défauts de peintures, fig 17).
L’œil de
poisson
L’œil de
poisson est une défectuosité initiale
caractérisée par l’apparition de petites
dépressions ou de séparation au sein du film humide
ressemblant à des yeux de poissons. Ce défaut est
causé lors d’une application sur un support ou une
couche non propre ou lors d’incompatibilité entre
couches (voir annexe n° 3 : défauts de peintures,
fig 18).
Les cratères et le
bullage
Les cratères et
le bullage sont des défectuosités initiales
caractérisées par de petites dépressions
circulaires, se présentant à la surface du feuil,
bordées par un liseré en faible épaisseur. Ce
défaut est souvent causé lorsque l’évaporation
des solvants est trop rapide, lorsque la peinture est
appliquée sur un revêtement poreux, ou lors d’une
application en trop forte épaisseur entraînant un
emprisonnement des solvants (voir annexe n° 3 :
défauts de peintures, fig 19).
Les traces
d’eau
Les traces
d’eau sont des altérations caractérisées par
le marquage en forme de petits points. Ce défaut est
causé par la tombée de la pluie ou par la condensation
sur la surface d’un film de peinture pendant son séchage
(voir annexe n° 3 : défauts de peintures, fig
20).
Les
dommages
Les dommages subis
par un revêtement sont en général le résultat
d’une agression extérieure de forme contondante et / ou
engendrant une force cinétique telle, qu’elle est
capable de détruire le feuil de peinture superficiellement,
voire sur la totalité de son épaisseur. Les principaux
dommages sont les rayures, les impacts, les brûlures, les
fissures et les ragages.
Les
brûlures
Les brûlures
sont des modifications des caractéristiques d’un feuil
engendrées par une brutale élévation de la
température à la surface du revêtement ou provenant
du subjectile. Les brûlures se caractérisent par une
coloration brune du revêtement et en général
accompagnées d’écaillages.
Les
fissures
Les fissures sont
des ouvertures dont la largeur est comprise entre 0,2 et 2
mm.
Les
impacts
Les impacts sont des
traces laissées par un choc ayant écrasé le feuil de
peinture, lequel perd ses caractéristiques de dureté et
perméabilité.
Les
ragages
Les ragages sont des
dégradations partielles de la couche supérieure
d’un feuil par action mécanique après séchage
complet.
Les
rayures
Les rayures sont des
blessures plus ou moins profondes engendrées par un objet
pointu ou coupant sur le revêtement.