Conduite d'une inspection détaillée
Préparation de l'inspection
Comment préparer l'inspection
Le développement qui suit peut s'appliquer à tous les types de tunnels (routiers, ferroviaires, canaux).
Programmation
La périodicité normale des inspections détaillées des tunnels du réseau routier national est définie dans le fascicule 40 de l'Instruction technique pour la surveillance et l'entretien des ouvrages d'art.
La période d'intervention proprement dite est fixée d'un commun accord entre les parties, car de nombreux paramètres entrent en jeu (trafic, saison, travaux programmés, entretien, type de balisage,…). En particulier, les possibilités de fermer le tube à la circulation pendant l'inspection sont à examiner de très près.
Étude des documents existants
Cette première étape est indispensable. Il faut «apprendre» le tunnel avant d'y entrer !
L'inspecteur doit prendre connaissance de l'ouvrage par un examen préalable et approfondi des archives ou documents qui lui seront communiqués (méthodes de construction, réparations, inspections antérieures, surveillances particulières, mesures et constats de toutes natures, synthèses ou monographies).
Une partition structurelle de l'ouvrage est progressivement élaborée, reposant sur la géologie, le soutènement, l'étanchéité, les revêtements. Il est déjà possible à ce stade précoce de cerner les zones qui ont posé problème à la construction et que l'inspecteur doit considérer comme des zones singulières, qui devront faire l'objet d'une attention particulière lors de l'inspection.
Dans le cas d'un tunnel neuf relativement complexe, dont le dossier d'ouvrage n'est pas encore constitué lors de l'inspection détaillée initiale, une visite préliminaire peut s'avérer nécessaire afin de rencontrer les responsables, mais aussi:
de définir précisément les parties d'ouvrage relevant de l'opération d'inspection ; d'estimer la charge de travail et les moyens à mettre en oeuvre ;
d'intégrer les contraintes de sécurité imposées par l'exploitant ;
de rassembler une connaissance fondée sur des plans d'exécution et sur la mémoire des intervenants.
Dans le cas d'un tunnel déjà inspecté, il est important de consulter les pièces relatives aux éventuels travaux réalisés depuis l'inspection précédente (marchés, plans, décomptes), ainsi que les bilans annuels d'évènements. Ceux-ci peuvent alerter sur une répétition d'incidents significatifs.
De même, des tronçons sensibles, relevant d’un régime de surveillance adapté, ont pu déjà être identifiés sans que leur gravité n'ait été de nature à entraîner des actions à court terme.
Dans tous les cas, le rapport de l'inspection précédente doit être analysé précisément au préalable.
Travaux préparatoires
Dévolus à l'inspecteur
Les documents disponibles lui permettent d'une part d'élaborer les fonds de plans précis destinés au levé de voûte, d'autre part de définir les tronçons de tunnel homogènes en termes de structure.
Dévolus au gestionnaire
Le gestionnaire doit s'assurer de la présence du marquage décamétrique indispensable du tunnel (et des ouvrages annexes s'il y a lieu), et sinon demander sa mise en place (ou son rafraîchissement) avant l'inspection.
Il doit faciliter le libre accès à toutes les parties de l'ouvrage concernées par l'inspection. Aucune intervention lourde d'entretien ou de lavage ne doit être programmée en même temps que l'inspection détaillée périodique.
c Marquage d’un tunnel p. 60
Réalisation de l'inspection
Le travail de terrain
Les moyens
Certaines parties d'ouvrages sont d'accès et de parcours difficiles (gaines surbaissées, puits, espaces annulaires entre voûtes, parements décalés). Si la surveillance continue y soupçonne des désordres, le gestionnaire doit mettre à disposition des inspecteurs les moyens nécessaires à un examen de qualité. Dans les cas où la surveillance continue et les contrôles annuels ne mettent pas en évidence de dysfonctionnement, on peut repousser leur examen exhaustif à l’inspection suivante.
L'examen des espaces non visitables fait appel à des techniques spéciales (exemple: vidéo- endoscopie de réseaux de drainage ou d'assainissement en vue d'évaluer leur engorgement ou leur rupture). Ces opérations relativement lourdes sont laissées à l'initiative du gestionnaire, éventuellement sur proposition de l'équipe d'inspection.