Désordres spécifiques aux maçonneries
Alvéolisation
Informations complémentaires
L'alvéolisation se manifeste surtout à la surface des moellons gréseux, dont la résistance à l'altération est fonction de celle du liant originel, ou des moellons de dolomie. La microporosité parfois importante des premiers les rend d'autant plus sensibles aux variations d'hygrométrie et de température. Il y a donc une perte d'éléments (sable) au dépens des zones les plus tendres, au cours des transferts de vapeur ou d'eau à la surface du matériau, ou à l’occasion de mouvements capillaires. Ce processus physique peut être accompagné de faibles actions chimiques s'exercant au niveau du ciment naturel (dissolution du ciment calcaire des grès ou molasses gréseuses, dédolomitisation des grains par agression sulfatée pour les dolomies).
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lisés
Description (aspect visuel du désordre)
Le moellon (ou la brique) apparait en creux entre des joints de mortier mis en en relief Le fond des cupules ou de la cavité est toujours propre et sain.
Méthodes d’examen
Examen visuel.
Paramètres à relever
Profondeur moyenne de l'alvéolisation – surface d'intrados concernée.
Sonder les moellons au marteau pour vérifier la compacité du revêtement.
Désordres ou défauts associés à rechercher
Mauvaise qualité générale du revêtement.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Altération superficielle des pierres gréseuses ou dolomitiques: variations d'hygrométrie, faibles actions chimiques aux dépens du ciment naturel de la roche (phénomènes non spécifiques au milieu souterrain).
Briques de mauvaise qualité.
Conséquences, évolutions possibles
Extension latérale ou en profondeur
Dangers pour les usagers
Aucun.Risques pour les structures
Aucun, si le désordre reste superficiel et peu étendu.
Surveillance
Examen visuel, mesures éventuelles.
Remèdes
À n'envisager que si le désordre affecte localement la tenue de la voûte, ce qui est très rare.
Observations
Ne pas confondre avec «desquamation» ou arénisation (altération interne d'une roche granitique).
Desquamation
Informations complémentaires
La desquamation est une altération des moellons en fines lamelles parallèles au parement, affectant les zones de moellons de nature semblable (souvent gréseux). Les pellicules décollées sont en général largement inférieures au centimètre et les débris pouvant tomber sont de masse très faible. En revanche, à partir de 1 cm d'épaisseur, on entre dans le domaine de l'exfoliation ( ).
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Description (aspect visuel du désordre)
Forme d’altération limitée au moellon lui - même. Il apparaît feuilleté en surface, les feuillets étant fragiles et toujours d'épaisseur inférieure au centimètre (pellicule fine).
Méthodes d’examen
Examen visuel.
Paramètres à relever
Nature de la pierre – extension du phénomène (très localisé ou dispersé) – situation par rapports aux têtes du tunnel.
Désordres ou défauts associés à rechercher
Sonder la zone au marteau afin de vérifier si le défaut est associé à des exfoliations.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Altération de la roche constitutive du moellon, par migrations de sels vers la surface.
Ce mécanisme est favorisé par la pose en délit des moellons, les venues d’eau périodiques, les cycles gel-dégel, les courants d’air violents.
Conséquences, évolutions possibles
Faibles à nulles. Le processus de desquamation évolue par approfondissement lent.
Dangers pour les usagers
Aucun.Risques pour les structures
Aucun.
Surveillance
Visuelle.
Remèdes
«Nettoyage» périodique éventuel.
Observations
Ne pas confondre avec « alvéolisation »
Exfoliation de moellons
Informations complémentaires
Le moellon présente parfois un parement intact. En profondeur, il est divisé par des plans de fissuration parallèles au parement, ce qui se traduit par un son creux à l’auscultation au marteau. L’épaisseur de chaque feuillet est supérieure au centimètre. Parfois, les feuillets sont tombés naturellement et l’intrados est parsemé de cavités plus ou moins étendues et profondes. La différence majeure avec l'écaillage d'origine mécanique réside dans le fait que ces feuillets sont très facilement purgeables, même à la main. À l'examen visuel, il n'y a pas de modification pétrographique notable de la structure du feuillet. L'origine de l'exfoliation semble liée surtout à la mauvaise qualité intrinsèque de la pierre. L'interprétation globale à l'échelle du tunnel peut être délicate. À titre d'exemple, un phénomène d'exfoliation de l'intrados peut très bien être initié par une mauvaise qualité de pierre, et accusé par l'existence de contraintes même modérées régnant dans le corps de la voûte, alors que ces mêmes valeurs de contraintes n'auraient aucune conséquence sur une maçonnerie de moellons plus résistants.  a d
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ation Exfoliations de moellons de calcaire oolithique, fragiles et gélifs
Description (aspect visuel du désordre)
Type de désordre limité au moellon lui - même. Sous un aspect parfois intact, il y a formation de feuillets d’épaisseur centimétrique ou plus, parallèles à l’intrados. La chute naturelle de certains feuillets forme des cavités à la surface de la voûte.
Méthodes d’examen
Au stade peu avancé, seule l'auscultation au marteau permet de déceler le désordre. Si des fragments sont déjà tombés, le désordre apparaît clairement. Les feuillets sont facilement détachables, parfois naturellement instables.
Paramètres à relever
Nature de la roche (moellon) – étendue du phénomène (très localisé ou dispersé – évaluer la surface en m 2) – épaisseur moyenne des feuillets – profondeur des cavités formées naturellement par chute des éléments.
Désordres ou défauts associés à rechercher
Sonder la zone afin de vérifier si le désordre est extensif (latéralement) ou intensif (en profondeur).
Présence d'écaillage mécanique.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Mauvaise qualité mécanique du moellon, pose en délit, gel, variations de la température et du taux d'humidité, existence de faibles contraintes au sein du revêtement, causes non exclusives les unes des autres.
Rencontrée le plus souvent dans des moellons peu résistants, poreux, ou des briques de qualité moyenne.
La présence d’efflorescences sur les mortiers, le gel, sont des facteurs aggravants.
Conséquences, évolutions possibles
Extensions latérales et/ou en profondeur par coalescence de zones initialement isolées.pour les usagers
Chute de plaques décimétriques.Risques pour les structures
Amincissement du revêtement sur une surface importante.
Surveillance
Examen visuel.
Remèdes
Purges périodiques – chemisage en béton projeté sur treillis soudé si la réduction d’épaisseur de la maçonnerie devient
significative.
Observations
Ne pas confondre avec « écaillage mécanique de moellons »
Syn : délitage, délamination.
Écaillage mécanique de moellons (ou de briques)
Informations complémentaires
La cause de l'écaillage est une mise en contrainte du moellon entre points durs, excessive vis à vis de ses caractéristiques mécaniques. Il se brise comme dans un essai de fendage entre pointes. Sa présence au sein d'un revêtement indique une mise en étreinte de celui-ci. La partie superficielle des moellons est décollée et se détache en écailles de plusieurs cm d'épaisseur, affectant toute la largeur du moellon et restant en place. La différence avec une exfoliation est la forme conchoïdale (régulière, mais non plane) de la surface de rupture, et l’impossibilité de replacer exactement l’éclat quand on l’a purgé. Un écaillage débutant, invisible, se décèle au marteau par un son creux ou chantant. Si l'on insiste, l’éclat peut se détacher, et parfois de façon brutale.
Certains moellons ne présentent pas cette forme d’écaillage, mais des fissures caractéristiques d'écrasement générant des débris instables.
Les écaillages s'alignent le plus souvent sur une ou plusieurs rangées de moellons consécutifs.
Nota: l'écaillage mécanique est parfois qualifié aussi d'«éclatement de moellon».
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Description (aspect visuel du désordre)
Rupture du moellon (ou de la brique), formant une écaille centimétrique décollée et prise « en étau » entre les moellons (ou briques) adjacents. L’écaille est rarement purgeable à la main. La surface de rupture est nette, conchoïdale (non plane mais lisse) – le phénomène peut englober plusieurs moellons jointifs ainsi que leurs joints de mortier. C'est un désordre de la structure indépendant de la qualité des pierres (ou des briques).
Méthodes d’examen
Auscultation marteau (son «chantant» indiquant une mise en étreinte) – examen en lumière rasante.
Paramètres à relever
Extension du phénomène – localisation dans le profil en travers (clé, reins ou naissances) – épaisseur moyenne des écailles.
Epaisseur moyenne des joints de mortier (les moellons écaillés sont souvent en contact direct dès l'origine).
Désordres ou défauts associés à rechercher
Déformations du profil en travers – fissures – déjointoiements – désordres en chaussée.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Excès local de contraintes dans le revêtement, dépassant la résistance mécanique des moellons ou des briques.
Moellons mal assisés – déficit de mortier lors de la réalisation des lits horizontaux (moellons en contact).
Nota: le terme «écaillage» est à réserver exclusivement au désordre dont l’origine mécanique prépondérante est avérée.
Conséquences, évolutions possibles
Extensions latérales ou en profondeur.
Même s'il n'est pas associé à une déformation de la voûte (cas fréquent), le phénomène est critique. ngers po
Risques de chutes d'écailles «expulsées» au fil du temps.Risques pour les structures
Affaiblissement local du revêtement.
Garder à l'esprit l'hypothèse d'un début de mécanisme de rupture du revêtement.
Surveillance
Visuelle (écailles tombées) – noter les PM des chutes.
IDP rapprochées –mesures des déformations du profil – mesures des contraintes dans le revêtement.
Mise sous surveillance renforcée ou haute surveillance suivant les résultats des mesures.
Remèdes
Sécurité des usagers : purges fréquentes – pose de grillages de retenue.
Suivant le résultat de la surveillance et des mesures, une réfection par renforcement de la structure, voire reconstruction est parfois inévitable.
Observations
Ne pas confondre avec « exfoliation »
Altération des mortiers
Informations complémentaires
Le premier désordre induit pour les structures est le déjointoiement, précurseur de ruine s'il n'est pas traité à temps. Les mortiers les plus anciens encore visibles dans les tunnels sont généralement clairs, signe qu'ils ont été confectionnés avec une chaux hydraulique. Celle-ci a été utilisée à peu près exclusivement dans la construction des voûtes de tunnels durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Des mortiers dits «bâtards» ont pu être utilisés aussi (2/3 de ciment Portland et 1/3 de chaux grasse). Les mortiers à base de ciment, plus tardifs, sont généralement plus sombres. La proportion de mortier dans un volume de maçonnerie varie de 8 à 30% selon la qualité de l'appareillage des pierres ; elle est sensiblement égale à 30% avec des briques.
Les mortiers anciens sont très sensibles aux agressions chimiques et sont le point faible d'une maçonnerie. Ils possèdent une porosité importante mais très fine, introduisant une succion capillaire forte par rapport à celle des moellons adjacents qui ont des pores plus importants ; ils jouent un rôle « d'éponge » protecteur des pierres. Mais comme leur carbonatation est ancienne et profonde, ils sont très sensibles à toute attaque acide. Contrairement aux bétons, ils n'ont plus de réserve alcaline susceptible de les protéger ce qui explique leur désagrégation parfois complète. Cela est attesté par les nombreux rejointoiements successifs visibles dans certains ouvrages.
ion totale d'un mortier amorçant
Description (aspect visuel du désordre)
Le mortier est meuble et humide – il est parfois réduit à l'état de sable.
Méthodes d’examen
Examen visuel – investigation des joints au marteau (ou autre outil fin).
Paramètres à relever
Consistance, teinte – profondeur du déjointoiement associé – surface de revêtement affectée et position dans le profil.
Désordres ou défauts associés à rechercher
Efflorescences blanches sur le mortier – venues d'eau – mauvaise qualité des moellons – déformations du profil – ventres
– moellons descellés.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Dissolution du liant – attaque sulfatique.
Conséquences, évolutions possibles
Affaiblissement, voire ruine et chute d'une partie du revêtement.
Dangers pour les usagers
Chute d'éléments.Risques pour les structures
Affaiblissement progressif.
Surveillance
Examen visuel.
Analyses d'eau et de mortiers.
Remèdes
Drainage, rejointoiements.
Reconstruction.
Observations
Voir aussi fiches 2 (Efflorescences), 19 (Déjointoiement), 28 (Altération des bétons)
Déjointoiement
Informations complémentaires
Le départ progressif du mortier des joints est un phénomène courant dans les maçonneries de tunnels. Cette altération peut se développer à partir de l'intrados par dissolution progressive du liant, provoquant un recul du mortier dans le joint, qui n'est pas forcément très humide. Le mortier apparait farineux en surface et son lent recul s'apparente à l'alvéolisation évoquée pour les pierres gréseuses. Le mortier visible reste compact et dur. L'évolution de ce désordre léger est à surveiller. Le plus souvent, l'altération des mortiers affecte toute l'épaisseur de la maçonnerie et provient du lessivage par les eaux d'infiltration riches en CO2 ou en sulfates. Le stade ultime est un sable, soit sec et pulvérulent, soit humide et pâteux, et l'appareillage est alors proche de la ruine. Ce désordre progresse beaucoup plus vite si les moellons sont mal assisés et les lits de mortier irréguliers ou trop épais. Parfois aussi, des rejointoiements superficiels peuvent cachent un mortier totalement altéré, voire absent. Il est conseillé de vérifier ce point par quelques piquages au marteau. Les processus sont cependant assez lents et laissent le temps de procéder à des investigations, puis des réparations, pour autant que l’on maintienne une surveillance régulière.
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Description (aspect visuel du désordre)
Départ progressif du mortier des joints à l'intrados – le mortier encore en place peut être solide ou meuble, voire sableux.
Méthodes d’examen
Examen visuel – investigation au marteau afin de reconnaître la dureté du mortier.
Paramètres à relever
Surface affectée (m2) ou pourcentage de la surface intrados affectée – profondeur moyenne du déjointoiement en cm, ou affectation en 3 classes (de type: inférieur à 5 cm, supérieur à 5 cm, total).
Position dans le profil en travers.
Désordres ou défauts associés à rechercher
Moellons ordinaires ou opus incertum, mal assisés – moellons descellés – venues d’eaux importantes – efflorescences fibreuses
dans le mortier – zones sonnant le creux – déformations de voûte.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Dissolution superficielle du mortier – décohésion par attaque en profondeur par des eaux agressives.
Conséquences, évolutions possibles
Extension latérale et en profondeur d’autant plus que l’humidité est forte et permanente – risque de chute locale de moellon.r les usagers
Chute de moellons.res
Affaiblissement de la voûte – déformation, tassement.
Surveillance
Examens fréquents surtout si zone très humide – profondeurs et surfaces à estimer.
Remèdes
Drainage maximum, sablage et rejointoiements mécanique.
Injections de régénération du corps de maçonnerie.
Observations
Voir aussi Altération des mortiers
Aplatissement, pincement
Informations complémentaires
Aplatissement
On réserve ce terme au désordre qui affecte la calotte de façon symétrique. On ne le voit bien que depuis une nacelle placée au ras de la clé de voûte. On s’attachera toujours, par un examen approfondi, à rechercher la présence de désordres associés permettant de conclure soit à une déformation de construction, soit à une évolution pathologique. Cette dernière peut se révéler par des écaillages mécaniques de moellons en naissances ou en reins.
Pincement
Le terme illustre un rapprochement symétrique des parements. Plus fréquent dans des profils très élancés, il apparaît facilement à l’œil nu depuis le sol. Des traces de frottements de poidslourds permettent de le repérer très vite. On recherchera alors la présence de joints ouverts en naissances ou en reins, ainsi que d’écaillage en clé de voûte. e pincement de clé, déjà réparé en béton cof(ancien),ement des moellons de clé
Description (aspect visuel du désordre)
a. Aplatissement: augmentation du rayon de courbure de la partie supérieure de la voûte.
b. Pincement: déformation en ogive de la partie supérieure de la voûte avec rapprochement des reins et remontée de la clé.
Méthodes d’examen
Examen visuel.
Paramètres à relever
Localisation, extension longitudinale (noter les PM) et verticale, amplitude de la déformation (difficile à mesurer sans profilométrie). Tenter de déceler si le désordre est d'origine (aucun autre défaut ou désordre), ou plus récent (forte probabilité de désordres associés).
Désordres ou défauts associés à rechercher
a. Fissuration ouverte en clé, écaillage en naissances.
b. Fissuration ouverte en naissance, écaillage en clé.
Joints ouverts, moellons descellés.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Déformations d'origine assez fréquentes dans les vieilles maçonneries.
a. Diminution de la butée latérale, décohésion et appui du terrain sur la clé de voûte.
b. Forte contrainte horizontale, mauvais clavage en clé.
Gonflement du terrain.
Conséquences, évolutions possibles
Accentuation des déformations, chutes ou écaillage de moellons, rupture.
Dangers pour les usagers
Généralement nul (déformation de construction) ; peut devenir fort en l'absence de surveillance (évolution rapide).
Dans ce dernier cas :
a. Chute de moellons possibles
b. Chute d’écailles depuis la calotte – réduction de largeur en reins (frottements de PL).  ques pour les stru
Affaiblissement.
Surveillance
Examen visuel plus fréquent – profilométrie – mesures de déformation (convergences relatives) –mesures de contraintes.
Inspections détaillées plus rapprochées si évolution sensible.
Remèdes
Confortement par cintres avant renforcement par injection d’extrados, boulonnage, chemisage en béton projeté.
Reconstruction.
Observations
Voir aussi Méplat
Méplat
Informations complémentaires
Bien que ce désordre puisse être assimilé à un «pincement» de la voûte, le terme de méplat a été introduit pour caractériser une déformation n'affectant qu'un seul coté du profil et sur une grande hauteur. Ce désordre est connu dans les tunnels ayant un profil en ogive très élancé. Il semble être le résultat de l'évolution d'un terrain hétérogène n'appuyant sur la voûte que d'un seul coté. Une déformation du coffrage d'origine n'est pas non plus à exclure, si l'examen et la surveillance ne décèlent aucun autre désordre évolutif. parti
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éplat) a perdu
Description (aspect visuel du désordre)
Déformation qui n'affecte qu'un seul coté de la voûte entre la chaussée et le rein, par augmentation du rayon de courbure ; dans les profils en travers en forme d'ogive, l'intrados apparait presque rectiligne.
Méthodes d’examen
Observation visuelle rasante.
Paramètres à relever
Localisation, extension longitudinale (noter les PM) et verticale, amplitude de la déformation (difficile à mesurer sans profilométrie).
Tenter de déceler si le désordre est d'origine (aucun autre défaut ou désordre), ou plus récent (forte probabilité de désordres associés).
Désordres ou défauts associés à rechercher
Fissuration longitudinale ouverte dans le méplat, fissures de cisaillement, écaillage en clé, zone sonnant le creux, venues d'eau.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
Déformations d'origine (particulièrement dans les profils à fort élancement vertical).
Forte contrainte horizontale, terrain poussant sur le revêtement de façon dissymétrique.
Gonflement du terrain.
Conséquences, évolutions possibles
Accentuation des déformations, chutes ou écaillage de moellons, rupture.
Dangers pour les usagers
Généralement nul (déformation de construction); peut devenir fort en l'absence de surveillance (évolution rapide).
Rétrécissement latéral de la section, chocs ou frottements répétés des PL, chute de moellons.pourtures
Affaiblissement.
Surveillance
Examen visuel plus fréquent – profilométrie – mesures de déformation (convergences relatives) –mesures de contraintes.
Inspections détaillées plus rapprochées si évolution sensible.
Remèdes
Mise en sécurité par cintres avant renforcement par injection d’extrados pour rétablir la butée entre terrain et revêtement,
boulonnage, chemisage en béton projeté.
Observations
À distinguer de « ventre »
Voir aussi Aplatissement, pincement
Ventre
Informations complémentaires
Le terme «ventre» est utilisé le plus souvent pour désigner les déformations des piédroits en maçonneries vers l’intérieur du profil. Le ventre est très localisé, contrairement aux autres déformations évoquées (pincement, aplatissement, méplat) qui affectent une grande partie du profil en travers. Il sonne souvent le creux au marteau. Certaines voûtes en maçonnerie montrent des «ventres» systématiques et alignés en naissances ou en piédroits. Il importe alors de bien faire la différence entre une irrégularité de construction (reprise d'œuvre en sommet de piédroit) assez courante, et un désordre apparu depuis. S'il n'y a aucun autre désordre associé au ventre, il est vraisemblablement de construction. Certains ventres ne sont liées à aucune action du terrain, mais sont dus simplement à l'affaissement d'un revêtement de qualité médiocre sous son propre poids, aggravé parfois par une poussée du blocage non lié. Ce désordre est toujours associé à l’altération des mortiers, point faible des maçonneries. Il est important de toujours se préoccuper de la nature du terrain encaissant, car son degré d’altération ou son comportement peuvent être la cause principale d’une telle déformation. Le recours aux archives de construction est indispensable, si l'on ne dispose d'aucune reconnaissance plus récente. Si l'altération de la maçonnerie n'est pas avancée, et si l'ampleur de la déformation reste acceptable pour l'exploitation, un rejointoiement simple permet de freiner l'évolution et stabiliser les moellons descellés. La remise en état définitive passe souvent par une démolition et une reconstruction selon le profil initial.
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Description (aspect visuel du désordre)
Bombement localisé du parement. Plutôt caractéristique des piédroits, il peut parfois apparaitre plus haut dans le profil en travers.
Méthodes d’examen
Examen visuel rasant.
Paramètres à relever
Position dans le profil, extension longitudinale, surface (m 2), avancée maximum (cm).
Réponse sonore au marteau.
Désordres ou défauts associés à rechercher
Qualité du mortier et des moellons – moellons tombés ou déchaussés – humidité – fissuration.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
a. De construction: déformation du cintre, reprise d'œuvre.
b. Ultérieure: affaissement de la maçonnerie par altération des mortiers; poussée du terrain ou du blocage.
Conséquences, évolutions possibles
Ruine localisée ou chute de moellons progressivement descellés.
Dangers pour les usagers
Aucun, sinon un rétrécissement localisé. Affaiblissement, puis ruine locale rapide.
Surveillance
Visuelle – mesures simples s'il s'agit d'un ventre en piédroit (mesure de l'avancée par fil à plomb ou règle).
Remèdes
Rejointoiement, voire reconstruction associée éventuellement à des ancrages, si le terrain est en cause.
Observations
À distinguer de « méplat »
Désaffleurement d'assises de moellons (ou briques)
Informations complémentaires
Les parements des moellons ne sont pas alignés, et cela sur plusieurs moellons consécutifs voire plusieurs rangées. Ces moellons peuvent être en retrait ou en avancée par rapport à la surface moyenne de l'intrados.
Les moellons en retrait peuvent provenir d'une mauvaise mise en place. Quand plusieurs rangées de moellons de calotte sont en retrait, et sur une surface importante, c'est le signe d'un «soufflage» de la voûte sous l'effet d'une explosion (fait de guerre ancien, tirs trop violents en radier). La conséquence est une fragilisation de tout le revêtement qui va s'altérer beaucoup plus vite. C'est un désordre spécifique (et rare). Une avancée de moellons sans autre désordre associé peut être attribuée à une mauvaise mise en place. Le cas est fréquent au niveau des naissances de voûtes, zone de reprise d'œuvre (ou en sous-œuvre) à la construction. Dans le cas contraire, il est probable que des symptômes de ruine ou d'altération poussée soient prépondérants. Le désaffleurement n'est alors qu'une conséquence.présentation inter
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désordres de la zone «soufflée»
Description (aspect visuel du désordre)
Une ou plusieurs assises consécutives de moellons sont décalées par rapport au profil normal d’intrados, soit en retrait, soit en avancée.
Méthodes d’examen
Examen visuel.
Paramètres à relever
Position dans le profil, extension longitudinale et transversale, valeur du décalage (cm), réponse sonore au marteau.
Désordres ou défauts associés à rechercher
Ouverture de joints longitudinaux, fissuration, déjointoiements, déformation générale du profil, ventre local, qualité des moellons.
Origines, causes possibles, facteurs aggravants
En piédroits et naissances: le plus souvent, défaut de construction à la reprise.
En calotte: mauvaise mise en place des rangées de moellons – désorganisation locale due au souffle d’une explosion (tir de mine en radier, fait de guerre).
Conséquences, évolutions possibles
a. De construction: aucune
b. Accidentel: le revêtement a été fragilisé, voire désorganisé localement, ce qui accélère son altération.
Dangers pour les usagers
Nul à faible
Risque de chutes d’éléments en calotte si la cause est accidentelle.Nul si d’origine
Affaiblissement si la cause est accidentelle.
Surveillance
Examen visuel.
Remèdes
Confortation par boulonnage, béton projeté et treillis soudé.
Observations