Toute excavation non
revêtue évolue par décohésion progressive,
d'autant plus rapide que la roche est fracturée ou peu
résistante. Le diagnostic d'instabilité repose sur
l’observation visuelle rapprochée, sous plusieurs
angles, et sur l'auscultation prudente au marteau. Il est
fréquent que cette action conduise involontairement à
supprimer le défaut lorsqu'il est de volume réduit,
c’est pourquoi il convient d’être très
prudent. L'emploi du marteau permet aussi d'évaluer
(statistiquement) le degré d'instabilité de la surface
d'une excavation, dont l'aspect peut être très
trompeur.
Le cas de figure
dangereux est celui du terrain peu structuré, où la
notion de «bloc» géométriquement défini
n'apparaît pas. C'est le cas, par exemple, de certains
calcaires dolomitiques aux discontinuités peu apparentes, dans
lesquels la détection d'une instabilité ne peut se faire
qu'à l'aide du marteau ; seule la réponse sonore de la
roche indique un décollement superficiel, dont on s'attachera
alors à cerner l'étendue et la gravité. Dans un
massif fortement fracturé, on essaiera de dégager, zone
par zone, les caractéristiques principales des
instabilités (volumes, épaisseur décomprimée,
localisées, générales), dans l'optique d'une purge
ou de confortations.
Instabilitésrésiduelles dans la zone de
l'alésage latéral
nsabilités
résiduelle
Description (aspect visuel du
désordre)
Blocs
décollés du massif par fissures ou diaclases
ouvertes.
L'emplacement d'un
bloc déjà tombé se repère par une tache plus
claire.
Méthodes
d’examen
Examen depuis le
bas, avec éclairage puissant (méthode peu
fiable).
Examen
rapproché, auscultation prudente au marteau (réponse
sonore de l’objet, instabilité réelle ou
apparente).
Paramètres à
relever
Mesure de
l’ouverture des principales discontinuités ou fissures
(en mm) et de leur orientation dans l'espace (direction,
pendage).
Estimation de la
maille moyenne de fracturation, des volumes unitaires, d’un
volume global (en dm3 ou m3), d'une surface affectée
(m2).
Dureté de la
roche, présence d’argile et d’humidité dans
les discontinuités.
Géométrie
défavorable à un bon effet de voûte.
Désordres ou défauts associés
à rechercher
Présence de
failles, de karsts.
Discontinuités
dont le pendage vers l’intérieur du tunnel peut
faciliter un glissement des masses.
Origines, causes possibles, facteurs
aggravants
Structure et
fracturation originelle du massif, décompression naturelle de
la surface libre, fracturation induite par les tirs anciens, purge
incomplète après alésage.
Conséquences, évolutions
possibles
Chutes progressives
par déstabilisation des blocs adjacents et fragilisation
progressive de certaines parties de la voûte (suppression de
butées entre blocs).Dangers pous usagers
Chutes de
blocs.Risques pour
l'excavation
Généralement aucun sauf si la couverture
est très mince.
Agrandissement
naturel de la section.
Dommages aux
équipements.
Surveillance
Lors du nettoyage
des blocs tombés, noter les PM des chutes de blocs –
noter leur fréquence.
Contrôles de
routine plus fréquents.
Remèdes
Purges
périodiques-préventives associées au minimum à
du boulonnage.
Béton
projeté, avec treillis soudé épinglé au
terrain.
Observations