8. Les calculs
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Profil transversal du canal au km 54. Cycloïdes de glissement A'C dans le massif supposé excavé suivant le profil CnCP avec pentes à 45° en terrain meuble et 72°6 en terrain rocheux (CnCP, 1899)
A la fin de l'année 1886, les excavations n'avaient pas dépassé le niveau + 68 du fait des éboulements et glissements successifs des argiles de couverture. La situation était à un point tel qu'on considérât le problème "comme équivalent à une réelle impossibilité malgré toutes les tentatives [de stabilisation] faites". Toutefois, un changement des techniques de terrassement - décapement à sec et dragage après lagunage – avait permis à la CnCP de poursuivre le creusement et d'atteindre en 1899 le niveau + 43 sur une partie de la section transversale.
Le profil de la fig. 6.3 a été déterminé d'après le plan topographique du canal à la traversée du massif de Culebra (Buneau-Varilla, 1892) ainsi que des schémas d'approfondissements successifs établis par la CnCP. La fouille  concernait la couverture argileuse sur une épaisseur d'environ 9 m jusqu'au niveau + 63 et, au- dessous, le massif de schistes argileux marbrés dont la base repose sur une couche de conglomérat au niveau +16 (cf fig. 3.1). Les différents horizons sont transversalement sub- horizontaux sans qu'on ait relevé l'éventuelle existence de failles, cassures ou  rejets. Cette succession stratigraphique est vérifiée, tout au moins dans la zone excavée, par les profils géologiques récents établis par Lutton et al (op. cit.) ainsi que par l'ACP.
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Culebra km 55. Schémas stratigraphiques de la CuCi (1883) et de l'ACP. X  profil transversal théorique CnCP, Y profil des excavations (1899). Interfaces argiles – schistes-argileux selon la CuCi (d) et selon l'ACP (x). A'C cycloïde de rupture avec, éventuellement, fissures de traction au sommet A'. D faille ou discordance présumée (ACP)
Cas A1)
Coefficient de sécurité des talus selon les différents profils CuCi et CnCP, cycloïdes ou segments de cycloïdes A'C au départ du pied de la fouille C au niveau + 43. Surfaces circulaires sous-tendant les cordes A'C
 
Argiles plastiques:   
g = 19 kN/m³    cu*=19kPa     
Schistes-argileux plastiques:      
g = 22 kN/m³    cu*=49kPa
     
F*(Collin) = 0,345 à 0,47 (cycloïdes)   
F (MOT)   = 0,327 à 0, 435 (circulaires)   
F(J) = 0,306  à 0,395 (circulaires)  
F(Pr)=0,32 à 0,35 (circulaires)   F(Bs)=0,33à0,38
Les calcul itératifs classiques avec des surfaces de rupture circulaires  
 
     F(Bs) = 0,317
Cas A2)
Dans un deuxième cas de figure, on considère les argiles de couverture dans un état plastique et les schistes-argileux compacts et saturés. On leur attribue la valeur moyenne supérieure de la cohésion instantanée  cu*= 550  kPa, ce qui conduit aux coefficients de sécurité suivants:
 
F*(Collin) = 3,405 (cycloïdes)
F (Bs)    = 3,18  (circulaires)
F (MOT)   = 3,22 (circulaires)
     F(J)= 2,934 à 3,165 (circulaires)
F (Pr) = 3,71
     
Cas A3)
Cycloïdes de rupture au départ des bermes situées entre les niveaux +50 et + 70; argiles et schistes argileux plastiques
 
F*(Collin) = 0,575 à 0, 732 (cycloïdes)
F(Bs)= 0,558 à 0,737(circulaires)
F (MOT)   = 0,563 à 0,734 (circulaires)
F(J)= 0,506 à 0,737 (circulaires)
F (Pr) = 0,56 (min)
Des surfaces de glissement circulaires critiques peuvent se développer dans les  horizons argileux plastiques au dessus de l'interface des schistes-argileux. Les valeurs minimales obtenues sont:
 
           F (MOT)   = 0,509 (circulaires)   F (Bs)   = 0,517 (circulaires)
          F (Pr)=   0,56 (circulaires min)   F(J)     = 0,514 à 0,569 (circulaires)    
 
Si l’on considère le cas du massif avec les schistes- argileux raides, on obtient les valeurs maximales suivantes
     
          F*(Collin) = 4,676 (cycloïdes)    F (MOT)   = 4,34 (circulaires)         
     Ces résultats permettent de constater que malgré l'imprécision des paramètres et les approximations quand au nombre et à la position relative des cycloïdes dans les talus du canal, le danger de glissement est clairement indiqué par l'application de la théorie de Collin. La présence éventuelle, dans des circonstances climatiques favorables, de schistes raides montre que l'on pouvait atteindre, dans les niveaux inférieurs de la fouille, un état temporaire d'équilibre. Toutefois, le risque d'un éventuel déversement des couches argileuses plastiques supérieures, persistait toujours.   
Cas B1)
Stratigraphie sub-horizontale (fig. 7.5a), on obtient (valeurs moyennes):        
 
           F*(Collin) = 0,821 (cycloïdes)    F (MOT)   = 0,797 (circulaires)
 
Cas B2)
Stratigraphie ACP (fig. 7.5b), on obtient:      
 
           F*(Collin) = 0,62 (cycloïdes) F (MOT)   = 0,596 (circulaires)
 
c'est-à-dire des résultats indiquant l'instabilité potentielle des versants.
 
Cas B3)
On considère finalement le cas du glissement de 1889 dont la figure de rupture "en      selle" (fig. 6.4) est similaire à celle de la rigole de Thorey (fig. 6.2). En inscrivant différentes cycloïdes ou segments de cycloïde allongée dans la section transversale glissée, on obtient les valeurs F suivantes:
 
     F*(Collin) = 0,54 à 0,7 (cycloïdes) F (MOT)   = 0,49 à 0,8 (circulaires)
 
Ces résultats confirment sans aucune ambiguïté la validité de l'approche de Collin pour l'évaluation de l'équilibre dans les diverses configurations du terrain et figures de rupture observées à l'époque.