Essais de la détection automatique d’incident
Deux types d’essais peuvent être conduits. Le premier consiste à réaliser un suivi des détections faites sous circulation pendant un temps donné, en général de l’ordre de un mois. Cet essai présente un certain nombre d’inconvénients notamment dans le fait que l’on n'est pas garanti de couvrir tous les incidents susceptibles de se produire. Par ailleurs, il oblige à mettre en place, d’une part, un enregistrement continu des conditions de circulation suivi d’une analyse fine afin de déterminer le nombre de non-détections, et, d’autre part, en place des dispositifs permettant la mesure des vitesses. Cet essai sera plutôt réservé pour une analyse comparative entre plusieurs système de détection. Il conviendra alors de comparer les résultats des détections réalisées dans les mêmes conditions spatiales et temporelles.
Le second type d’essai consiste à réaliser un certain nombre de simulations d’incidents avant la mise en service de l’ouvrage. Dans ce cas, on comparera les résultats réellement obtenus par rapport aux exigences du marché, d’une part, et aux performances annoncées par le fournisseur, d’autre part.
Les essais que nous décrivons ci-après correspondent à cette deuxième catégorie. Pour pouvoir les mener à bien, il convient d’analyser les conditions de mise en œuvre de ces installations et les phénomènes pouvant perturber les résultats.
– Phénomènes perturbateurs.
La détection d’incident peut être perturbée par un certain nombre de phénomènes plus ou moins maîtrisables et pouvant soit introduire des fausses détections, soit être l’objet d’une non- détection. Nous trouverons ci-après une analyse succincte des principaux d’entre eux.
a) Les reflets ou effet de « smearing » : En tunnel, les reflets peuvent être source de problèmes lorsque des phares se reflètent sur la chaussée mouillée ou sur la glace des caissons de protection des caméras. Dans ce cas qui se traduit par l’apparition à l’écran d’une « traînée » lumineuse, le détecteur peut interpréter ce phénomène comme étant un « événement », créant ainsi une « fausse alarme ».
b) Le «Blooming» ou effet de halo: On parle de « Blooming » lorsqu’un point lumineux apparaît résolument plus grand sur l’image de la caméra que dans la réalité. Cet effet surgit en particulier lorsqu’une source de lumière claire, par exemple les phares d’une voiture, apparaissent soudain sur un fond foncé.
Ce phénomène peut apparaître aussi aux sorties des ouvrages ; il conviendra, suivant les configurations, d’orienter la, ou les, caméras installées à proximité d’une sortie vers l’intérieur de l’ouvrage.
c) L'occlusion optique : On parlera d’occlusion optique lorsqu’un véhicule en cache un autre partiellement ou totalement. Le choix du positionnement de la caméra peut amplifier ce phénomène et générer de nombreuses non-détection suivant la configuration de l’ouvrage et de la circulation ou générer des fausses alarmes dans le cas d’un tunnel bidirectionnel avec des caméras murales installées sur un piédroit.
d) Le niveaux d'éclairement : Le problème du niveau d’éclairement se présente sous deux aspects.
Le premier se rapporte aux zones d’entrées de tunnel où sont installés les éclairages de renforcement. Ces installations lorsqu’elles sont suscitées, génèrent des sauts d’éclairement qui peuvent être perçus comme des incidents.
Le second se rapporte à la sensibilité des caméras. La détection doit pouvoir s’effectuer quel que soit le régime de l’éclairage de base mis en œuvre en section courante.
– Conditions d’essais
Comme nous allons le voir, le nombre d’essais à réaliser pour déterminer la performance initiale d’une installation de DAI est très important. Ce nombre augmente rapidement avec la multiplication des fonctions demandées.
D’une manière générale, pour minimiser le nombre d’essais à réaliser, il faut considérer les situations les plus défavorables que l’on peut rencontrer dans les tunnels.
- Déroulement des essais
Le maître d’œuvre aura a sa charge de faire réaliser les différents essais permettant d’évaluer les performances initiales du système de DAI. En aucun cas, les résultats obtenus ne pourront être considérés comme définitifs. En effet, tous les systèmes de détection nécessitent un « temps d’apprentissage » qui s’effectue tunnel sous circulation.
Essais de base
a) Véhicule arrêté
b) Congestion
c) Fumées épaisses
• Essais complémentaires
d) Véhicule en contre sens : Deux types de contre sens sont à détecter :
• le véhicule qui roule à contre sens ;
• le véhicule qui recule.
e) Véhicule lent
f) Objet tombé sur la chaussée
g) Piéton ou vélo sur la chaussée
• Dépouillement des résultats
Les résultats des essais précédents donneront lieu au dépouillement effectué dans les conditions fixées au § « Analyse des performances ».
On évaluera pour chaque essai :
• S’il y a eu ou non détection ;
• Si la détection correspond bien à la détection recherchée ;
• Le temps moyen de détection ;
• Le bon enregistrement de la séquence.
• Vérification des fonctionnalités.
Les essais précédents permettent d’évaluer la capacité de détection des analyseurs mis en œuvre. Ceux-ci sont intégrés dans une installation complète qu’il faut pouvoir évaluer. La description des installations et de leurs fonctionnalités doit apparaître clairement dans le Cahier des Clauses Techniques Particulières. L’installation de détection automatique d’incident par analyse d’image, sera toujours associée à l’installation de vidéo-surveillance dont on utilise les caméras.