Théorie
* Principe
* Preprocessing
* Processing
* Postprocessing
* Remarques
1) Principe
Dans le cadre du didacticiel, nous nous limiterons à
décrire la théorie des éléments finis, et ne justifierons pas la démarche
mathématique. Si vous désirez en savoir plus nous vous conseillons
l'œuvre [4] «The Finite Element Method».
Il s'agit d'une méthode dite «variationnelle» de calcul
de milieux déformables. Elle consiste à associer au milieu réel un milieu
«idéalisé», pour lequel on a fait une hypothèse sur la forme de l'une
des inconnues du problème. On peut, par exemple, supposer que le déplacement
varie linéairement à l'intérieur d'un triangle, la portion du plan étudié
étant décomposée en un nombre fini de triangles.
En écrivant que l'énergie potentielle du solide idéalisé est minimale
(modèle de type déplacement), on obtient un système linéaire dont la solution
fournit une solution approchée du problème mécanique.
Habituellement les conditions suivantes sont satisfaites:
* Equilibre
: Les forces externes sont en équilibre avec les efforts ou les contraintes
internes.
* Compatibilité
: Les déplacements sont connus et peuvent être déduits
en chaque point, par des relations linéaires, à partir des déplacements
des sommets du triangle.
* Lois
constitutives : La loi qui relie la déformation à la contrainte
peut être différente pour chacun des triangles. Elle peut être de type
élastique, élasto-plastique ou élasto-fragile.
Les valeurs des données géotechniques et des caractéristiques du
revêtement à introduire sont cruciales, en vue d'obtenir des résultats
cohérents. Nous pouvons formuler quelques remarques à ce sujet :
* Caractéristiques
mécaniques du terrain : Dans le cas d'un comportement
élastique, les caractéristiques de chaque couche seront définies par
son module d'élasticité E et son coefficient de Poisson ν. On notera
à ce propos qu'une étude, même sommaire, de ces caractéristiques est
préférable dans tous les cas à l'absence totale d'étude, qui conduit
au calcul de soutènement dans l'ignorance presque totale du massif!
* Etat
initial des contraintes : Pour des raisons d'ordre géologique,
les contraintes initiales peuvent être sensiblement différentes de
celles qui seraient dues au seul poids propre du terrain. A défaut
de mesures in situ, l'interprétation des résultats devra
tenir compte de l'incertitude des données car toute approximation
en éléments finis génère de grandes variations dans les résultats.
* Contraintes
aux limites du modèle : Dans le calcul de massifs soumis
à des contraintes «naturelles», on impose généralement «assez» loin
de la galerie des conditions de déplacement nuls. Dans cette optique,
nous avons opté pour un modèle ayant des dimensions de 10 fois le
diamètre du tunnel et imposé des déplacements à son extrémité nuls.
Le grand nombre d'équations à résoudre par un programme d'éléments finis
peut demander un temps de calcul considérable, même pour les machines
actuelles. Le logiciel travaille en trois étapes successives: le prepocessing,
le processing et le postprocessing.
2) Preprocessing
La première étape dans le calcul, qui constitue à discrétiser
l'espace du modèle en un nombre fini d'éléments, est appelée le maillage.
Le maillage du modèle a été généré
à l'aide du programme GMSH. La finesse du maillage dépend
des moyens dont on dispose et de la précision souhaitée. En vue de l'application
«en ligne» du programme, le temps de calcul du programme avoisine les
12 secondes, en soltionnant un modèle de plus ou moins 1300 noeuds et
environ le double d'éléments triangulaires.
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Figure 1: Exemple de discretisation en éléments finis
Les critères suivants pour le maillage ont été respecté
:
* la
limite terrain-soutènement doit coïncider avec les limites
des mailles,
*
un maillage structuré est généré dans la zone de soutènement
en vue d'améliorer la qualité de la solution dans cette zone sensible.
Un maillage non structuré triangulaire est alors connecté à la partie
structurée pour modéliser le reste du massif pris en compte par le
modèle. La zone de soutènement est une zone sensible car les contraintes
et les déformations varient fortement d'un point à l'autre.
3) Processing
Le processing a pour but de faire tourner le
code d'éléments finis à partir des informations introduites lors du préprocessing
(maillage, conditions limites,...).
Le code main utilisé dans le didacticiel a été développé
par Remacle en collaboration avec l'école centrale de Nantes. Il s'agit
d'un code orienté objet multiphysique et qui utilise un modèle d'état
plan de déformations.
4) Postprocessing
*
Gestion des fichiers : cette étape consiste
à traiter les fichiers de sortie, qui sont générés
par le code d'éléments finis. Après lecture et interprétation
des ces fichiers, il est possible d'avoir les données nécessaires
pour fournir les résultats sous forme claire et instructive pour l'utilisateur.
* Gestion
des graphiques : A partir des données obtenues,
il est possible de dessiner, grâce à un script PHP, les graphiques du
maillage, du déplacement radial, des contraintes radiales, tangentielles
et de cisaillement dans le modèle.
Le dessin du maillage et du déplacement consiste à lire les coordonnées
des différents sommets et à tracer des droites entre eux.
Le dessin des contraintes diffère des dessins du maillage et du déplacement,
car il s'agit d'assigner une couleur à une valeur de contrainte. Cela
nécessite de créer une palette de 256 couleurs (nombre de couleurs maximum
affichables sur une image) qui couvre du minimum au maximum des contraintes
du modèle étudié.
5) Remarques
Les incertitudes ou approximations de la modélisation par éléments finis
résident entr'autre dans les hypothèses de continuité du milieu et de
petits déplacements. Ces conditions, qui sont généralement bien vérifiées
dans le cas des terrains rocheux peu fracturés, risquent d'être plus
éloignées dans le cas de sols peu cohérents ou de rochers très fracturés.
Dans ce cas, l'excavation peut causer des ruptures locales qui n'obéissent
pas aux lois de la mécanique de milieux continus.
Le grand avantage de la méthode des éléments finis résultent de son
caractère de grande généralité. Nous pouvons notamment citer que la
représentativité de la méthode est indépendante de la hauteur de couverture
au-dessus du tunnel, et qu'il est possible de tenir compte de la stratification
du massif et de son anisotropie.
Finalement, il est important de préciser que la technique la plus efficace
et la plus précise pour simuler la réponse d'un milieu infini à l'excavation
d'un ouvrage, est de coupler la méthode des éléments finis avec celle
des intégrales frontières.
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