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Convergence

L'interprétation des mesures de déplacements joue un rôle capital, car elle conditionne notamment la conduite des travaux. Elle doit être basée sur l’analyse des quatre paramètres suivants:
- l’amplitude des déplacements,
- la vitesse des déplacements,
- l’accélération (négative ou positive) des déplacements,
- l’importance de la zone d’influence du creusement du tunnel.

a) Amplitude des déplacements

L’amplitude des déplacements prévisibles est déterminée par les calculs effectués au stade du projet. Une comparaison entre les déplacements prévus et les déplacements mesurés in situ permet de juger de la validité des hypothèses de projet. Toutefois, on retient rarement une valeur maximum admissible pour les déplacements, car l’amplitude des déplacements mesurés ne permet pas à elle seule de juger de la stabilité de l’excavation.

Dans le cas particulier des tunnels en site urbain, un déplacement maximum admissible en tunnel peut néanmoins être fixé pour limiter les mouvements en surface au voisinage des ouvrages environnants.

b) Vitesse de déplacement

La vitesse de déplacement est maximum au passage du front dans le plan de mesure. Si l’on reprend les recommandations données à ce sujet par C. LOUIS, on peut admettre que le déplacement journalier admissible est de l’ordre de ¼ du déplacement total prévu au passage du front et doit descendre en-dessous du 1/20 après un délai de l’ordre d’une semaine.

c) Accélération du déplacement

L’accélération est le critère de base utilisé pour l’interprétation des mesures de déplacement. Il est généralement admis qu’une accélération des déformations conduit à la rupture. En réalité, il apparaît que pour éviter à coup sûr la rupture, il faut constater qu’il n’y a pas « accélération» dans un graphe où l’échelle des temps n’est pas linéaire, mais logarithmique, c’est-à-dire qu’il faut un certain degré de décélération.

L’influence du soutènement doit également être prise en compte pour une bonne interprétation: quand a-t-il été installé et quel est l’effet de son renforcement. Une décélération non marquée ne peut être acceptée que dans les uns ou deux jours qui suivent le passage du front (ouverture de la calotte ou abattage du stross).

d) Gradient de déplacement

Le gradient des déplacements dans le terrain autour de la cavité indique l’importance de la zone décomprimée et de la zone d’influence du creusement. Cette valeur doit être comparée aux résultats du calcul.

Si le soutènement mis en œuvre est à base d’ancrages, la situation est idéale lorsque les déplacements de la zone décomprimée s’annulent à l’intérieur de la zone boulonnée. Lorsque ce n’est pas le cas, il convient d’être très vigilant et de s’assurer en particulier que la décélération des mouvements est suffisante.

e) Cas particuliers des tunnels en site urbain

Pour les tunnels sous faible couverture en site urbain, des difficultés supplé­mentaires résultent de l’incidence des travaux sur les ouvrages environnants, généralement situés en surface.

L’auscultation en site urbain est donc principalement axée sur le contrôle des mouvements et des désordres en surface (tassements, fissuration d’ouvrages, etc.).

Mesure des déplacements absolus

Les déplacements absolus des parements de l’excavation pourraient être obtenus par des mesures topographiques mais elles seraient longues à effectuer et à interpréter et surtout elles n’auraient pas la précision recherchée.

En souterrain, on leur préfère des mesures directes de variation de distance entre un point de la paroi de l’excavation et un point « supposé fixe », c’est-­à-dire situé au fond d’un forage et suffisamment loin du tunnel pour sortir de sa zone d’influence. Ces mesures sont appelées mesures de convergence absolue. Elles sont effectuées avec des extensomètres en forage.

Il est possible d’implanter sur ces appareils plusieurs points de mesure de façon à obtenir la loi de déplacement du massif en fonction de la profondeur.


extrait de [12]

Les extensomètres utilisés sont parfois des fils tendus ou des barres scellées au fond du forage. Une meilleure précision est obtenue par une tige invar munie de capteurs électromagnétiques mesurant le déplacement de points à l’intérieur du massif matérialisés par des bagues métalliques scellées au terrain.



extrait de [12]

Lorsque les extensomètres sont placés depuis l’intérieur de l’excavation, leur mode d’interprétation est similaire à celui des mesures de convergence. Ils peuvent en outre être maintenus en place pendant l’exploitation de l’ouvrage, les mesures ne nécessitant pas d’interrompre le trafic.

Lorsqu’ils sont placés depuis la surface (si la couverture n’est pas trop importante) ou depuis une excavation voisine ils donnent le déplacement absolu à partir de l’état vierge du terrain et permettent en particulier de mesurer la part de convergence atteinte au passage du front de taille.

Un ordre de grandeur des déplacements habituels en voûte d’une cavité lorsqu’on utilise la méthode de construction « avec soutènement immédiat », pour un tunnel de section excavée de 50 à 100 m² :
Couverture de 10 à 50 m : de 1 à 2 cm jusque 2 à 5 cm ;
Couverture de 50 à 500 m : de 2 à 6 cm jusque 10 à 20 cm ;
Couverture de plus de 500 m : de 6 à 12cm jusque 20 à 40 cm. 


extrait de [12]

Les mesures les plus fréquentes effectuées en tunnel sont les mesures de convergence entre plots scellés aux parois.


extrait de [12]

On mesure, généralement à l’aide d’un fil invar maintenu à une tension constante par un dynamomètre, le rapprochement de deux points situés sur des parois opposées de l’ouvrage. Comme le déplacement d’un point de la paroi intègre la déformation de l’ensemble du massif les résultats ne sont ainsi pas trop dispersés. C’est pourquoi les mesures de convergence constituent le moyen de contrôle par excellence du bon comportement de l’ouvrage. Selon l’importance du tunnel, la section de mesure comprend une ou trois bases de mesures (piédroits et voûte) ou plus (piédroits, reins, voûte,.. .). La précision demandée est souvent de l’ordre de quelques centièmes de mm pour les ouvrages en exploitation et de l’ordre du dixième de mm pendant les travaux.

Effectuées le plus tôt possible à partir du front de taille, les mesures de convergence donnent la déformée de la section et surtout son évolution dans le temps (évolution due à l’éloignement du front de taille, au fluage du terrain ou à l’action du soutènement).

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