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Gonflement

Dans certains cas le phénomène de gonflement est susceptible d'induire des désordres très importants :
- soit immédiatement lors du creusement sous forme principalement de soulèvement et de déstructuration de la roche sise en radier et accessoirement d'instabilité en base de piédroit ;
-soit ultérieurement bien après la mise en service sous forme de pressions très élevées s'exerçant sur le revêtement rigide, le plus souvent en radier mais aussi dans certains cas (zones tectoniques altérées) sur tout le contour du revêtement.

Les dispositions techniques à adopter pour réduire autant que faire se peut les effets du gonflement sont d'autant moins coûteuses qu'elles sont préventives et mises en oeuvre préalablement aux manifestations du phénomène. Aussi convient-il dans le cadre d'un projet de tunnel en milieu susceptible d'induire du gonflement :
- d'apprécier correctement la probabilité d'occurrence du phénomène ;
- et de caractériser quantitativement l'intensité des effets attendus, afin d'être en mesure de définir et de dimensionner en conséquence les dispositions constructives adéquates.

Le gonflement est un phénomène fort dommageable qui peut survenir durant l’exécution des travaux soit (éventuellement longtemps) après ceux-ci.

Les phénomènes de gonflement n’auront lieu qu’en présence de matériaux gonflants et d’eau !

Les trois types d’argile gonflantes les plus couramment rencontrées sont la kaolinite, l’illite et la montmorillonite (smectite). Les chlorites ont également des propriétés qui se rapprochent de celles des argiles, leur structure étant néanmoins plus complexe.

Le gonflement des argiles est un phénomène notable dans beaucoup de sols comme les marnes, les molasses ou les schistes argileux contenant en particulier des smectites et de l’illite. Dans le cas des terrains rocheux, on rencontre le plus souvent les argiles gonflantes sous forme de veines, ou de matériaux de remplissage des failles, parfois des joints. L’anhydrite est un matériau également rencontré lors d’excavation de tunnels et dont le potentiel de gonflement peut être aussi important que pour les terrains argileux.

Les méthodes indirectes reliant le gonflement aux paramètres géotechniques permettent d’identifier les terrains gonflants alors que les essais de gonflement caractérisent plus précisément le comportement gonflant d’un échantillon. De plus, les paramètres mécaniques à déterminer pour caractériser les terrains gonflants ne sont pas les mêmes selon que l’objectif choisi est d’empêcher le gonflement, ou de s’assurer qu’il se produira de façon progressive ou périodique, ou de construire l’ouvrage après achèvement du processus de gonflement.

Les méthodes indirectes déterminent une corrélation entre le gonflement libre ou la pression de gonflement et quelques paramètres géotechniques comme les limites d’Atterberg, limite de retrait, la teneur en eau, la densité sèche qui semblent être les facteurs influant sur le gonflement des argiles. Après la détermination des paramètres géotechniques, l’emploi de formules empiriques permet de connaître rapidement le potentiel de gonflement d’un terrain. Au vu de la structure minéralogique, la caractérisation de la surface spécifique d’argile représente aussi un élément essentiel pour identifier le potentiel de gonflement d’un matériau ; on utilise pour ce faire l’essai au bleu de méthylène, ce dernier donnant le potentiel d’adsorption du sol, vu que les molécules de la solution de bleu adhèrent aussi bien sur la surface interne que sur la surface externe des argiles.

Pour ce faire, dès que l'environnement géologique est susceptible de contenir des minéraux argileux (argiles, marnes, molasse marneuse, zones de faille, zones karstifiées, ...etc) il est impératif de déterminer la présence ou non parmi ces minéraux de smectites (minéraux argileux expansifs en présence d'eau dont le type est la montmorillonite) ou d'interstratifiés comportant un feuillet de smectites.

Cette détermination doit être effectuée soit par des analyses minéralogiques complètes, soit par des analyses minéralogiques semi quantitatives (détermination aux rayons X), soit encore par un essai au bleu de méthylène ou mieux par une association de deux de ces méthodes, les résultats de l'une validant l'autre et inversement.

Si la présence de tels minéraux est avérée il convient de procéder à des essais de gonflement afin de quantifier le risque et de disposer des données pour prévoir les efforts pouvant être induits (par le gonflement) sur le revêtement de radier:
- mesure de la pression de gonflement à volume constant ,
- essai Huder-Amberg .

Le risque de gonflement par hydratation de l'anydrite, en gypse doit également être examiné s'il y a lieu.

Le phénomène du gonflement est un phénomène très lent vu la perméabilité des argiles. Il ne faut pas perdre de vue l’influence saisonnière quant aux teneurs en eau et donc au caractère cyclique du phénomène : gonflement-dégonflement.

Les procédures de prélèvement du matériau et de son essai sont à suivre correctement pour obtenir de bons résultats. De plus, l’effet d’échelle existe entre la taille de l’échantillon et la taille du massif.

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